Cela faisait quelques mois que le chevalier d'or avait été promue colonel, se voyant progressivement confier des missions avec des responsabilités plus grandes.
Dans ce sens, il finit par être mandaté à l'escorte de la cheffe du CP0, puisqu'il était le seul officier compétent disponible à ce moment là et présent à Marineford.

Notre héros fut surpris d'être convoqué par l'Amiral en chef en personne, lui qui n'était qu'un gradé inférieur, ne recevant habituellement ses ordres que de ses supérieurs directs. Comme il pouvait s'y attendre d'une telle situation, on ne lui donna aucune précision ni aucune explication sur la mission, son seul objectif étant d'escorter une poignée d'individus jusqu'à Spike Island, qui avait été annexé par le roi Phinks de Lacoste Island, puis de ramener le groupe en question une fois qu'ils avaient terminés leurs affaires.
À en juger la situation, le jeune moine estima qu'il était de rigueur d'obéir sans demander son reste, s'inclinant face à l'éminent dignitaire avant de quitter son bureau.

C'était la première fois qu'il avait été aussi intimidé face à quelqu'un, Fabia étant la seule qui lui avait inspiré autant de respect jusque là, le poussant indirectement à avoir une pensée pour sa mentor tandis qu'il rejoignait son unité.
Se retrouvant sur les docks une dizaine de minutes plus tard, il vit arriver ses acolytes en même temps, ayant prévenu son bras droit par escargophone le temps de revenir de son entretien. Après l'appel, le commandant Kuei avait mobilisé les deux énergumènes qu'étaient Katerina et Farman, ainsi qu'une dizaine soldats pour rejoindre leur colonel au navire, pour qu'ils ne perdent pas de temps et embarquent rapidement, comme l'avait demandé l'amiral en chef.

Une fois rendue au pied de Red Line où l'unité du lotus d'or récupéra leurs fameux passagers mystères, il mirent le cap sur l'anciennement nommée Spike Island, que le redouté roi Phinks avait fait renommer Lacoste II.
Décidément cet homme en imposait, se disait le chevalier d'or en lisant le journal, assis à son bureau dans sa cabine, alors qu'une jeune femme occupait son canapé sur son côté droit. Il l'observait du coin de l'œil, curieux de connaître l'identité de cette personne, mais n'en fit rien, puisque l'amiral en chef lui avait expressément ordonné de ne pas poser de questions. Ce qui était sûr, c'est que c'était quelqu'un de très important au sein de la hiérarchie, rien que par le fait qu'il ait dût les récupérer à Marie-Geoise, elle et ses subordonnés qui étaient assis sur les chaises du colonel, entrain de discuter avec cette femme.

Une fois que l'île se trouvait à porter de longue vue, le Krishna jeta l'ancre pour ne pas éveiller les soupçons en s'approchant trop près. C'est là que le mystérieux groupe emprunta une barque et s'en alla accoster sur Lacoste II.
Quelques heures passèrent durant lesquelles l'unité du lotus d'or vaquait à ses occupations. Les soldats s'afféraient à récurer le navire, tandis que Katerina et Farman s'adonnaient à des expériences de toutes sortes dans leur cabine respective. Kuei et Brahma quant à eux, s'occupaient sur le pont arrière en jouant aux échecs pour profiter du beau temps.

Tout à coup, la vigie alerta l'équipage d'une embarcation en approche, jusqu'à préciser qu'il s'agissait du retour de leurs invités, qui ramenaient un passager en plus dans la barque, mais ligoté et bâillonné.
Les soldats aidèrent le groupe à remonter à bord de la caravelle, Brahma venant les accueillir dans la foulée. En guise de respect, il se présenta devant celle qu'il avait jugé être la cheffe, tout en indiquant la cale d'un geste de la main en tendant son bras droit.


- Par là je vous prie, nous avons un cachot prévu pour les prisonnier. Dit-il d'une voix calme et respectueuse.

Une fois que les invités avaient remontés leur colis et qu'ils furent tous à bord, sous les directives de la jeune femme le capitaine s'adressa à son équipage, ordonnant le départ du navire sans plus tarder. Les soldats se mirent ainsi en effervescence, chacun courant se mettre à son poste en s'affairant à la tâche qui lui incombait, pour que le Krishna soit prêt à lever l'ancre rapidement.
Pendant que ses troupes entamaient les manœuvres nécessaires, le colonel posa brièvement un regard sur la veste que Datura retira, esquissant un léger sourire en constatant le soulagement nullement dissimulé de la damoiselle. Cette veste au logo si parlant eut un écho dans l'esprit de notre officier, se rappelant avoir vu cet accoutrement dans le journal qu'il feuilletait lors du trajet aller. Il était porté par l'ensemble des acolytes de ce fameux Phinks et lui même, apparaissant tous fièrement en première page de la gazette, leurs baskets posés sur les crânes enflés des marines qu'ils avaient corrigés lors de leur invasion.

Même s'il ne disposait d'aucune information, Brahma n'était pas un homme dénué de réflexion, se doutant de la fonction que pouvait avoir le genre de personne qu'était cette femme à la tenue immaculée. Au vu des directives reçus et de la tournure des évènements, il supposa que le rôle de son hôte était de l'ordre de l'infiltration. Il devait s'agir d'agents de renseignements gouvernementaux pensât-il, du moins pas mal d'éléments semblait l'indiquer. Qui plus est, la nature top secrète de cette expédition et de l'identité de ces gens, appuyait fortement cette hypothèse.
Datura quant à elle avait l'air préoccupée, puisque l'officier sentit un certain agacement chez elle, s'exprimant par ses paroles et la confusion apparente qui paraissait ronger ses pensées, tandis qu'ils se dirigeaient tout deux vers la cabine du capitaine, après que le commandant ait transmit à Brahma que le départ était enfin lancé.

Une fois à l'intérieur, l'officier laissa la jeune femme pensive se mettre à l'aise, prenant de son côté l'initiative de préparer du thé. Une fois que le breuvage fut prêt, il empoigna la anse de sa théière en fonte et fit couler la préparation dans une tasse en céramique, sur laquelle était gravés des mantras relatifs aux croyances du capitaine. Après avoir répété plusieurs fois ce même procédé afin de refroidir le thé, il s'approcha de Datura qui se massait encore les tempes, puis posa délicatement la tasse en face d'elle, sur la table basse présente devant le canapé où elle était assise, quelques secondes après qu'elle lui ait étonnamment demandée son avis sur la situation de l'île qu'ils venaient de quitter.
Ce détail anodin flatta quelque peu le chevalier d'or, qui ne comprit pas vraiment ce qui la poussa à solliciter son point de vue. Toutefois, il ne se fit pas prier, ne tardant pas à répondre une fois qu'il eut rejoint son fauteuil derrière son bureau, soufflant légèrement sur le dessus de son thé.

- En ce qui me concerne, la question est simple, et pour y répondre je vais vous en poser une en retour, si vous me le permettez. Lors de votre petite excursion, avez vous vu des civils en détresses, des personnes qui semblaient souffrir d'une quelconque manière ? Commençât-il avant de se délecter d'une gorgée. Selon les valeurs qui sont miennes, le gouvernement devrait toujours prioriser la sécurité et le bien être de toutes personnes. S'il est témoin d'une paix menacée et en péril, alors nul réflexion n'est permit, l'action prévaut.