Dernièrement, le monde avait subit de profonds bouleversements, des convulsions qui avaient ébranlé les équilibres précaires entre la marine et la piraterie. L'archipel de Sabaody, théâtre d'affrontements sanglants, laissait derrière lui un paysage dévasté. L'amiral Aozushi, une pièce maîtresse de la marine, avait trouvé la mort au combat. Une occasion manquée pour moi, car j'aurais tant souhaité régler son compte de mes propres mains. Quoi qu'il en soit, mon capitaine avait été vengé, et c'est avec une pointe de satisfaction que je lui rendrais hommage lors de mon prochain verre, levé en son honneur.

La piraterie, de son côté, n'était pas sortie indemne de cette tourmente. Des figures marquantes avaient disparu, laissant un vide dans le monde des hors-la-loi. Parmi elles, le redoutable Yonkou Thane OZ avait été englouti par les flots de l'oubli. Le paysage changeait, les pièces du jeu étaient en perpétuelle mutation, mais une constante demeurait : de nouvelles têtes émergeaient, prêtes à prendre la relève, insufflant une nouvelle vie à la piraterie. C'est dans ce contexte mouvant que je poursuivais mes activités,dissimulé sous une cape et un masque tribal blanc. Les événements récents n'avaient fait que renforcer la nécessité de préserver mon anonymat, de me fondre dans l'ombre pour échapper aux regards inquisiteurs du gouvernement mondial. Chaque mouvement était calculé, chaque mot pesé, car la moindre erreur pourrait compromettre mon statut de Shichibukai.


C'est dans cette période de tumulte que je décidai de mettre le cap sur Dressrosa, débarquant sur cette île ensoleillée aux premières lueurs de la matinée. Dressrosa, un royaume autrefois sous l'égide du redoutable Thane OZ, dégageait encore l'aura de son passé tumultueux. Les rues pavées, les bâtiments aux couleurs vives et les jardins luxuriants témoignaient de l'ancienne splendeur de ce territoire, marqué par l'influence des anciens pirates. Ma mission m'avait conduit ici, dans cette contrée imprégnée d'histoires et de secrets. Une rencontre était prévue, un rendez-vous clandestin avec un personnage énigmatique du nom de Eikichi Morioka. Ce mafieux, opportuniste impitoyable, avait su tirer avantage du chaos régnant dans le monde pour s'élever dans l'underground. Des rumeurs circulaient à son sujet, murmurant ses liens étroits avec les personnalités les plus influentes.

La nuit était tombée, engloutissant l'île dans l'obscurité profonde. J'avais atteint discrètement le lieu du rendez-vous. L'endroit était Le Cochon qui rit, une curieuse enseigne positionnée sur le port de Dressrosa, un établissement aux lueurs tamisées et à l'atmosphère enivrante. Mon visage restait caché derrière le masque tribal blanc. La cape noire ondulait légèrement autour de moi, m'offrant un voile mystérieux dans lequel je me fondais. L'obscurité m'était alliée, et la prudence guidait chacun de mes pas. À mon arrivée, j'avais observé l'extérieur du Cochon qui rit, discernant l'activité tumultueuse. Un groupe de personnes, manifestement trop imprégné de rhum, tenta d'entrer en force. Le vigile, une montagne de muscles à l'air menaçant et mesurant pas moins de cinq mètres de haut, fuma tranquillement sa cigarette tout en exécutant un mouvement rapide. D'une main large comme une pelle, il attrapa l'un des intrus par le col, le projetant avec force sur son comparse. Les deux hommes finirent leur chute dans les eaux calmes du port, leur tentative de braver l'entrée de l'établissement tournant à leur désavantage.

J'attendais dans l'ombre, laissant le vigile reprendre sa posture stoïque. Ses yeux impassibles semblaient scruter les alentours, mais je savais que derrière cette apparente indifférence se cachait une vigilance redoutable. Lorsque le moment opportun se présenta, je me dirigeai vers lui, mon regard se croisant avec le sien à travers le masque. Je lui transmis le fameux mot de passe.

-Spaghetti ! sifflais-je.

Une fois à l'intérieur, le tumulte de la nuit s'intensifiait. Le Cochon qui rit était à la hauteur de sa réputation, l'atmosphère moite et électrique. La musique retentissait à un volume assourdissant, en harmonie discordante avec les lumières clignotantes qui balayaient la salle. Des filles et des femmes se dandinaient sur des podiums, déployant leurs charmes pour attirer l'attention des clients avides de divertissement. L'ambiance, étouffante et enivrante, évoquait un univers parallèle où les ombres dansaient au rythme des pulsations de la nuit. Une hôtesse, au charme envoûtant, m'escorta à travers le dédale de la foule, ouvrant la voie vers le saint des saints de cet établissement. Nous nous dirigeâmes vers le salon VIP, où le fameux Don Farfalle se tenait entouré de sa garde rapprochée. À ses côtés, une rousse sensuelle évoluait avec grâce, offrant une danse suggestive pour le plaisir de son audience restreinte.

Les rires et les murmures animaient l'espace. L'éclairage tamisé accentuait le mystère qui enveloppait le mafieux, assis là, le regard perçant, son visage masqué par une expression impénétrable. La garde rapprochée, des hommes imposants et taciturnes, surveillaient chaque recoin du salon VIP, prêts à intervenir au moindre signe de trouble. Mon arrivée passa presque inaperçue, dissimulé dans ma cape noire et mon masque tribal. L'hôtesse me conduisit jusqu'à Eikichi, tandis que la rousse continuait sa danse hypnotique. La tension dans l'air était palpable, chaque regard, chaque geste, était calculé.