Les ombres nocturnes s'allongeaient sur la lourde table en chêne du conseil, où s'amoncelaient des dossiers marqués du sceau du Gouvernement Mondial. Dans l'air confiné du château Pangea, au sommet du Monde, des murmures chargés de secrets et de révélations résonnaient contre les murs anciens. Le Gorosei, semblable à un panthéon d'êtres suréels, scrutait le cas de Rognor avec une froideur implacable.



Azurion Silvaris, dont la chevelure dorée semblait capter les derniers éclats du jour finissant, rompit le silence de sa voix à la fois mélodieuse et profonde.


"La patience, nous l'avons élevée en vertu, mais Rognor l'a affûtée telle une lame en quête de son moment. Ne mésestimons point la portée de sa menace," déclara-t-il, effleurant un dossier du bout de l'index comme on caresse la poussière du temps.

À sa gauche, Lysandra Voron, les paupières à demi-closes, scrutait l'obscurité comme si elle y déchiffrait le destin, la tête légèrement inclinée.


"Nos agents infiltrés m'ont chuchoté les récits de ses alliances, aussi sombres et insondables que l'abysse elle-même. Les parrains de la pègre ne s'engagent pas sans la certitude du chaos à venir, il va falloir nous préparer au pire." susurra-t-elle, sa voix aussi légère qu'une brise nocturne.

Erhardt von Stahl, les mains massives jointes devant lui comme pour contenir la force brute qui habitait son être, s'impatientait.



"Toujours des paroles," tonna-t-il. "Confiez-moi des hommes, et je vous apporterai sa tête. La force, voilà le seul langage que ces insectes entendent."

Kaito Kozuki, l'incarnation même de la tradition, acquiesça respectueusement à l'adresse du guerrier, mais son intervention était empreinte de circonspection.


"La force est une réponse, assurément. Cependant, n'oublions point l'astuce et la ruse enseignées par nos aïeux. Rognor nous défie, désirant nous voir dévoiler nos atouts. Il est crucial de demeurer impénétrables."

Matteo Zanetti, l'aura sereine en contraste avec la pression qui emplissait la salle, repoussa un dossier pour mieux observer ses pairs.



"L'art martial, c'est la quête de l'équilibre," déclara-t-il avec une calme assurance. "Frappons non avec la plus grande force, mais avec la plus grande précision. Trouvons le pivot de Rognor et faisons-le chanceler."

Les cinq se toisèrent, conscients que chacun détenait une partie de la solution à la crise. Unis, ils formaient une force capable de juger et d'agir avec une précision redoutable. Mais au-delà des stratégies et des assauts, persistait cette interrogation : comment sauvegarder l'équilibre d'un monde que Rognor ambitionnait de précipiter dans le chaos ?

La séance continua, chaque membre apportant son éclat de sagesse à l'édifice de la décision ultime. Les mots, pesés et mesurés, pouvaient signifier la vie ou la mort, la guerre ou la paix. Le sort de Catherina et le devenir du monde étaient suspendus au jugement de ces cinq figures inébranlables, aussi intemporelles que le destin lui-même.

Le crépuscule s'infiltrait par les fenêtres hautes du château Pangea, jetant des ombres sur le conseil du Gorosei. La pièce, habituellement un lieu de consensus calculé, résonnait des discordances naissantes entre ses membres. L'enlèvement de Catherina avait polarisé leurs idéologies longtemps unifiées, dévoilant des fissures dans leur front uni.

Azurion Silvaris, dont la noblesse se reflétait dans le moindre de ses gestes, prenait la parole avec gravité. "Catherina a certes franchi les limites de sa caste, mais elle demeure l'une des nôtres. Laisser Rognor la souiller de sa rébellion, c'est permettre à la honte de s'abattre sur nous tous. Notre réponse doit être implacable."

À l'opposé de la table, la silhouette de Lysandra Voron, aussi élégante que tranchante, ondulait dans la pénombre. Ses lèvres, d'où s'échappaient des paroles aussi empoisonnées que du verre pilé, n'avaient que mépris pour la dilemme. "Nous ne sommes pas les chiens de Catherina, à aboyer à chaque fois qu'elle siffle. Sa quête d'altruisme parmi les bas-fonds ne doit pas devenir notre fardeau. Que Rognor fasse d'elle un exemple; cela rappellera à chacun de nous le prix de la trahison."

Erhardt von Stahl, ses muscles tendus comme les cordes d'une baliste prête à lâcher son trait, rétorquait. "Si nous n'agissons pas, nous envoyons un message de faiblesse. Catherina est une pièce dans notre jeu, oui, mais Rognor a osé défier l'échiquier même. Nous devons montrer que même le Roi des Pirates n'est qu'un pion face à notre pouvoir."

Kaito Kozuki, la voix aussi stable que les racines d'un vieux ginkgo, parlait de réconciliation. "La noblesse de Catherina n'est pas dans son sang, mais dans ses actes. Nous devons la protéger, non pour ce qu'elle représente, mais pour ce qu'elle a osé accomplir. Son intégrité est le véritable trésor à sauvegarder."

Matteo Zanetti, dont le regard scrutait l'horizon d'une stratégie invisible, proposait un chemin médian. "L'équilibre est notre credo. Une réponse mesurée, ni un abandon, ni une guerre ouverte. Nous devons agir comme le faucon; frapper vite et fort, mais sans le fracas d'une tempête."

Leurs débats continuèrent, chaque membre du Gorosei luttant pour imposer sa vision. Le sort de Catherina Manmeyer, héritière défiante et victime d'un enjeu bien plus grand qu'elle, pendait au bout de leurs lèvres délibérantes. Le Gouvernement Mondial, cette entité apparemment indomptable, devait maintenant choisir entre l'image de sa puissance incontestée et les principes qu'il prétendait incarner.

Dans la salle du conseil, un consensus rare s'était enfin cristallisé parmi les membres du Gorosei. Ils ne montreraient pas leurs propres mains dans ce jeu de pouvoir; la Marine, bras armé du Gouvernement Mondial, serait le visage de cette riposte. Un équilibre précaire devait être maintenu, et il n'était pas question de révéler l'étendue de leur influence directe.

Lysandra Voron, avec la dextérité d'une marionnettiste, étala devant le conseil les informations que Datura avait récoltées. Les rapports évoquaient des noms de Civils tels que Kyo, le Maître Kébabier, et Takamura Kogoro, figure de proue de l'organisation Odd Ones. Ces acteurs, autrefois à peine des notes de bas de page dans le grand livre du Gouvernement, étaient désormais les protagonistes d'une histoire qui menaçait de redéfinir le pouvoir.

"Leurs victoires récentes ne sont pas insignifiantes," commença Lysandra, sa voix portant le poids de chaque exploit."Joseph Daze, Don Goldo, des noms qui résonnaient avec la force et la terreur, ont été renversés. Les vagues qu'ils ont créées à Dressrosa, les éclaboussures de leur conflit avec Thane Oz, tué en mer et Spike, désormais entre nos mains, n'ont pas échappé à notre surveillance. La Pègre commence également à bouger, à Dressrosa, de nombreux parrains se sont assemblés entre quatre murs, ces rats voudront manger à tous les râteliers. Profitons-en pour les capturer. "

Azurion Silvaris acquiesça, sa chevelure brillant faiblement dans la lumière mourante. "Il semble que nous ayons des champions inattendus dans cette lutte pour la justice. Utilisons-les comme des pions dans notre stratégie, guidons-les subtilement pour qu'ils atteignent notre objectif sans jamais révéler notre main. Qu’en est-il de l’Amiral Kindacho et du Yonko Fujin ?"

Erhardt von Stahl fit craquer ses jointures, un sourire en coin dessinant les contours de sa stratégie. "Une guerre menée par des fantoches et des ombres," dit-il. "La Marine sera notre glaive, mais ces... entrepreneurs, seront notre bouclier invisible. Quant à ce jeune Amiral, freluquet qui se permet de se passer de nos instructions… " La table, l’air, la pièce, le château même commencèrent à trembler, un sursaut d’émotions qui transmettait ce regard noir qu’avait le Commandant en Chef des Armées Divines. “Rapatrions le, le jeune Dragon pourrait vouloir une part de ce somptueux gâteau et viendra s’ajouter au tableau de chasse, ce n’est que partie remise.”

Kaito Kozuki, les yeux fermés, semblait déjà tracer les lignes de cette bataille cachée. "L'honneur peut aussi être préservé dans l'ombre. Laissons-les porter le flambeau de cette guerre, pendant que nous maintenons la torche de la paix."

Matteo Zanetti, le dernier à prendre la parole, hocha la tête avec prudence. "L'équilibre ne se maintient pas seulement avec la force, mais avec la sagesse de connaître quand et comment l'utiliser. Si ces guerriers veulent se battre pour leur justice, qu'ils le fassent à notre avantage."

Dans l'atmosphère dense de décisions gravées dans le marbre du château Pangea, le Gorosei se leva, leurs silhouettes comme des monolithes contre la lueur d'une lune voilée. La réunion touchait à sa fin, les stratégies établies avec une précision implacable, l'avenir du monde se déployant devant eux tel un gigantesque échiquier.

Azurion Silvaris, sa voix résonnant d'autorité, déclara solennellement, "Nous convoquerons l'Amiral en Chef dès l'aube. Il est impératif qu'il soit instruit de nos volontés, sans délai. Lysandra enverra une missive à Metafunk également. Que le prototype dont nous parlions soit déployé pour l'occasion."

Lysandra Voron, la grâce de ses mouvements trahissant la dangerosité de ses intentions, acquiesça d'un signe de tête subtil. "Je ferai parvenir nos instructions à Datura. Quant à Metafunk... La mission que nous lui confions sera un tournant décisif dans ce conflit," dit-elle, sa voix aussi douce que le poison qu'elle savait si bien distiller.

Avec une synchronicité presque surnaturelle, les membres du Gorosei marquèrent leur accord d'un hochement de tête collectif. Chacun d'eux portait désormais la lourdeur de la tâche à accomplir, une charge qui déterminerait non seulement le destin de Catherina mais aussi l'avenir du fragile équilibre mondial.

Les pas mesurés des cinq membres résonnèrent sur le sol de pierre alors qu'ils quittaient la salle du conseil, laissant derrière eux une chambre chargée des énergies de la guerre et de la diplomatie, de la vie et de la mort. La nuit, complice silencieuse, continuait son étreinte, ignorant que les rouages du destin venaient d'être remontés.