[Flashback] Une guerre, une Alliance de circonstance ? [PV Elizabeth Mellow]

La guerre civile, si simple à éclater, si difficile à arrêter. Comment pouvais-je penser que je serais pris entre deux feux en me rendant sur cette île. Elle était d’une si grande beauté, pleine de promesses de richesses, d’aventures, de trésors. Puis la nuit précédant mon arrivée, une femme se mit à hurler. Elle sera retrouvée le lendemain, morte, une trace de morsure d’homme-poisson bien visible. Il n’en fallait pas plus pour que les habitants de ce quartier pauvre en aient assez, ce soir, ils se réuniront et ce sera la guerre, un bain de sang, cette fichue poiscaille le méritait bien. Voilà le contexte de mon arrivée à Ecumexy.

Nous arrivions à la tombée de la nuit avec ce bateau que je connaissais bien maintenant, je m’étais habitué à le naviguer depuis que notre capitaine me l’avait confié. Le tri log-pose à mon poignet avait décidé que cette île serait notre prochaine destination et ça tombait bien, l’équipage et moi-même devions en profiter pour faire quelques réparations et de l’entretien sur le navire. Lorsque nous arrivâmes au port, l’endroit était désert, comme si un couvre-feu avait eu lieu, j’entendais quelques volets se fermer à la hâte à notre approche. Ils craignaient les pirates ou simplement les visiteurs ? Quoi qu’il en soit, ce serait plus simple de s’amarrer dans ces conditions.
Je laissais la Perle Noire au port, avec mes gars et la petite meute de lapins.

« Veillez sur le navire ok ? Je ne sens pas cet endroit, ça pue le traquenard. Si jamais vous voyez mon signe dans le ciel via mon pouvoir, Snowball et deux des tiens, venez immédiatement, vous les gars, ce sera le signe de se préparer à partir à tout moment. Tout est clair ? Je vais faire un tour de repérage. »

Un petit saut au-dessus de la rambarde et me voilà à terre. Il ne restait plus qu’à trouver une âme charitable pour répondre à mes questions, malheureusement, c’était mal barré vu comment la zone était déserte. J’avais beau cherché quand je pensais voir quelqu’un je ne trouvais qu’une impasse ou le bruit d’une porte qui claque avec un verrou mit précipitamment.
C’est alors que je vis un peu plus loin, aux alentours d’une place, de la lumière. Un panneau sur un mur indiquait le nom : Place de la Victoire.
Ce qui se trouvait au centre n’avait rien à voir avec une victoire. À peu près 300 civils se trouvaient là, torche, sabre et autres objets tranchants au clair. En face d’eux, il y avait une milice et presque autant d’homme-poissons. Je ne savais pas ce qui avait conduit à cette situation, mais je n’allais pas tarder à l’apprendre. M’approchant discrètement derrière le groupe de civils, je tapotais l’épaule d’un des leurs, il se retourna brusquement :

« Qu’est-ce que…ha ! Tu te joins à nous ? T’es pile à l’heure !
-Bien sûr ! Mais on ne m’a pas tout dit, juste de venir ici…
-Ces connards d’écailleux, ils ont tué la femme de Sylar ! C’est trop, on va régler ça, ici et maintenant.
-Sylar ? Je…je le vois pas…
-Il est là-bas, le mec au sabre avec la poignée jaune, à côté de Gabriel, le meneur. »

En regardant un peu à travers la masse, je vis devant un grand gaillard, massif, un tatouage rouge au bras et les cheveux de feu. Il avait l’air calme, dégageant une force naturelle, sûrement Gabriel. À côté de lui, se trouvait un gars plus chétif, à la limite d’exploser, en larme et à la lame tremblante, la poignée était jaune, voilà donc Sylar, le veuf. Si la situation devait exploser ça viendrait probablement de lui, il était au point de rupture.
Gabriel prit alors la parole :

Gabriel:

« Écoutez, donnez-nous le meurtrier et tout se passera bien, ça prouvera en même temps votre bonne foi.
- Notre bonne foi ? Te fout pas de nous, tu veux juste une bonne excuse pour passer à tabac un de nos gars ! »

L’homme-poisson qui venait de parler semblait être le chef de la milice local. Même si à mes yeux, il ressemblait vachement à un pirate avec sa rapière, son cache-œil et son air sévère, mais Fey, l’intelligence artificielle de ma visière, ne s’activait pas à sa vue, ce qui signifiait qu’il n’avait aucune prime sur sa tête.

Decker:

« Decker, tu sais que c’est pas la première fois qu’un meurtre à lieu dans nos quartiers. N’allume pas l’étincelle ou tu risques de le regretter.
- Tu me menaces maintenant ? Remarque c’est pas la première fois vu que tes gars à toi ont frappé un de nos gamins ! Il est dans le coma maintenant !
- On s’est déjà expliqué là-dessus, on l’a pas frappé, il est tombé d’un toit et mes gars ont voulu voir s’il allait bien, malheureusement, on les a placés dans le mauvais camp.
- Gabriel…je peux pas attendre…ils ont tué…ma Milénia !
- Sylar ! Non ! »

L’homme à la poignée jaune se rua en hurlant sur les hommes-poissons et un coup de feu retentit dans le camp adverse, par un garde trop tendu également. Une balle, une seule qui arrêta en pleine course Sylar, le frappant en pleine tête et le faisant s’effondrer. Le temps se détendit, passant comme au ralenti. Le corps du civil toucha terre et la masse aux torches aux sabres hurla à pleins poumons, bougeant comme une vague pleine de rage vers les hommes-poissons qui réagirent en faisant de même et les premiers bruits d’impact des armes résonna, rendant au temps sa vitesse habituelle. Les uns comme les autres commençaient à tomber. Je rattrapais au dernier moment un jeune homme d’à peine 17 ans, une entaille immense au torse et regardais impuissant la vie quitter ses yeux. L’homme-poisson responsable de ça voulut alors m’attaquer, je dressai ma main et une brume l’enveloppa avant de le faire disparaître complètement.
Je n’avais rien à faire dans cette guerre civile, mais si je ne l’arrêtais pas rapidement, plusieurs innocents vont mourir, quel camp choisir ? Comment faire ? Plusieurs autres hommes-poissons m’ont vu faire disparaître un de leurs frères d’armes et hurlèrent :

« Hey ! Ils ont un utilisateur de pouvoirs avec eux ! Abattez-le ! »

Et merde…

Un coup de feu, un seul, tiré suffisamment fort et avec une parfaite maîtrise, réussi à calmer le chaos ambiant, il y avait déjà des morts et des blessés dans les deux camps à cause de cette rixe. Je regardais d’où provenait le tir, mais n’en trouvait que l’origine du son, une jeune femme, élégante de mon point de vue, se proclamant Contre-Amirale. Merde, c’était bien ma veine, surtout qu’elle m’avait repéré vu le regard lancé dans ma direction…attends…elle ne pense quand même pas que c’est moi le responsable non ?
Malheureusement, son action ne faisait tenir le combat qu’à un fil, sans un appui potentiel, le chaos allait repartir, un simple tir ne dissipe pas tout. Cela se trahissait par déjà quelques grossièretés proférées à son encontre.

« Écoute ma belle ! Te mêle pas de nos affaires et on sera gentil avec toi. Ça concerne notre quartier contre ces poiscailles !
-Du calme Roberto, je sais ce que tu ressens, mais une guerre ouverte n’est pas la solution non plus, c’est se mettre à leurs niveaux. »

Gabriel avait un semblant de voix posée, mais son visage, parsemé de quelques gouttes de sang, trahissait son doute et sa pression. En regardant autour de moi, je vis les armes trembler, entendis les dents grincer et je n’avais pas besoin du haki de l’observation pour savoir que ça allait dégénérer sous peu.

« Si on savait qui était les coupables vous pensez vraiment qu’on en serait là ? Mais oui, bien entendu, attendons de voir si les coupables vont se montrer ! Allez les humains ! Un pas en avant pour le gamin dans le coma !
-Decker, arrête de souffler sur les braises, ou alors montre nous celui responsable de la morsure sur le corps de la femme ! Ne pense pas te planquer derrière Oblix, il n’est plus là pour te protéger.
-Ne t’avise pas de parler de notre chef comme ça ! Ton Marco aime bien planquer son cul aussi !
-Je vais te… »

Une brume noire se faufila entre les rangs des humains comme des hommes-poissons et emprisonna leurs pieds à l’intérieur, juste assez pour les empêcher de bouger, sauf Dame Mellow. Je me faufilais à travers eux pour rejoindre la gradée vers l’épicentre du combat. Je restais néanmoins à bonne distance, je ne suis pas suicidaire.

« Bien bien bien. Navré de vous clouer ainsi, mais vous étiez sur le point de vous entretuer si je ne m’abuse. Soyons honnête, c’est la solution la moins enviable. Vous désirez venger la femme de Sylar non ? Dans l’autre camp, ils veulent venger un enfant également. Vous ne trouvez pas cela si accommodant ? Avant de vous mettre en charpie, réfléchissez à qui profitera le crime. Que gagneraient les hommes-poissons à tuer l’un des vôtres et que gagneraient les humains en blessant de manière gratuite un enfant ?
-Ce sont des racistes ! Ils veulent tous nous détruire pour prendre notre quartier !
-Donc un quartier sous-marin pour les uns, terrestre pour les autres. Dites-moi, vous manquez de place dans vos quartiers ?
-Euh non, pas que je sache…
-Alors pourquoi vouloir s’étendre si on a déjà ce qu’il faut ? »

Le doute et la réflexion commençaient à s’afficher sur les visages. Je rentrais mes ténèbres petit à petit, les laissant se mouvoir à nouveau et me tournait vers la représentante de la Marine.

« Vous en pensez quoi, madame Mellow ? »

La bataille entre les deux camps était calmée pour l’instant, mais pour combien de temps ? La personne en face de moi, serait-elle hostile ou non ?

Cette Contre-Amiral Mellow était des plus intéressantes. Non seulement, elle prenait bien les choses en main en faisant taire les gens un peu trop audacieux pour lui couper la parole, mais elle réunissait déjà les témoins des deux camps qui cette fois n’hésitaient pas à avancer contrairement à avant. Je sentais néanmoins que je restais dans son giron, mais c’est normal d’être méfiant, j’affichais alors mon plus beau sourire en faisant une petite révérence, qui ne se voulait pas le moins du monde moqueuse.

« Pardon, décidément, j’en oublie mes bonnes manières. Je me nomme Yuji Shima, Commandant de flotte des Immortels.
-Un pirate et de l’équipage d’un Yonko en plus ?!
-Oui, mais est-ce vraiment important ? Nous cherchons à définir le coupable dans l’affaire.
-Justement ! Ça pourrait très bien être un pirate ! Vous n’attirez que les ennuis !
-Oui c’est certain qu’en ayant accosté ce soir et cherchant de quoi me ravitailler, j’ai entre temps fait un meurtre bien ficelé pour vous monter les uns contre les autres…J’avais du temps devant moi.
-Mais…
-Assez, ne jouez pas avec ma patience ni celle de madame Mellow. J’ai autant envie que vous, de connaître le fin mot de cette histoire et éviter un bain de sang inutile.
-Vous y gagnez quoi dans l’affaire ?
-Bonne question Gabriel. Je gagne le fait d’avoir encore des tavernes et autres magasins d’ouvert sans que la marine ou la milice ne quadrille la zone et ne me laisse pas me réapprovisionner.
Bien, maintenant que la situation est claire, qui parmi vous était présent pour l’incident de l’enfant ?»

Il ne restait que les deux courroucés qui avait bien l’air de vouloir régler les comptes avec les personnes en face d’eux. Un des hommes-poissons semblait s’agiter de trop et il lança une arme contre Elizabeth que je déviais facilement.

« Je ne te conseille pas de faire ça mon ami…sinon tu finiras comme ton collègue qui a voulu m’attaquer dans le dos. »

À ces mots, mes ombres se manifestèrent à nouveau pour libérer l’agresseur d’il y a quelques minutes. Il avait toujours le couteau en main, mais cette fois l’air hagards, perdu, les yeux en proie à une terreur indescriptible. Il fit quelques pas en titubant, puis fut rattrapé par ses congénères.

« J’aimerais entendre les hommes-poissons d’abord. Comment connaissiez-vous Sylar et sa femme ?
-C’était un type bien, en vérité, on se tolère tous ici, mais lui, il avait toujours le mot pour sourire, donner du baume au cœur et sa femme était une experte en plantes et baumes en tout genre. Elle n’hésitait pas à soigner quiconque frappait à sa porte.
-Donc on a un type bien et sa compagne adorable. Les humains, comment vous connaissiez le gosse ?
-Ben il jouait avec nos marmots, ils s’entendaient bien d’ailleurs, ça nous a fait un choc de le voir tomber.
-Aucune raison de faire du mal alors. Ha ! J’oubliais un détail, qui parmi vous tous a déjà eu la mafia qui est venue lui rendre une visite pour les amadouer et dont vous avez refusé leurs avances ? »

Pratiquement toutes les mains se levèrent, sauf Gabriel et Decker. Cela me confirmait que la mafia faisait bien pression sur ces gens, mais si à cause de leur fort caractère ils ont refusé, peut-être sont-ils passé un cran au-dessus.

« MENSONGES ! »

Un cri venait de retentir dans la foule des hommes-poissons, je n’eus pas le temps de l’identifier qu’il se mit à prendre la fuite. Une nouvelle idée germa petit à petit dans mon esprit, avant de courir derrière lui, je jetais un regard à Dame Mellow.

« Vous aviez envisagé la piste que la mafia était parmi eux ? On se retrouve plus loin, je vous charge de les calmer pour pas qu’ils s’entretuent. »

Sans attendre de réponses, je me propulsais en avant pour courir derrière l’homme-poisson en fuite. Il était rapide, passant de ruelles en ruelles, il connaissait parfaitement le terrain et moi, j’étais largué. J’arrivais à peine à le suivre, la faim me tenait le ventre. Là, sortis de nulle part un bol de nouilles fraîchement servis allait être servis à un client, je le saisis au vol et l’avalai d’un coup avant de reprendre de plus belle cette course effrénée, entendant malgré moi des cris de personnes choqués et peut-être un peu en colère.
Je rattrapais l’homme et me jetai en avant pour le saisir au niveau de la ceinture et le plaquer au sol. Je raffermis ma prise sur lui et le retournai. J’étais transpirant et tenais toujours le bol de nouilles dans une main que je posais à côté de moi.

« Bien, ça te dit qu’on fasse un peu connaissance le temps que la dame nous rejoigne ? Tu bosses pour qui ?
-Je ne dirais rien !
-Oh un dur à cuire ? Tu te rappel le gars que j’ai relâché un peu plus tôt ? Il n’est resté que peu de temps dans mes ténèbres, ça ferait quoi si je te plongeais et t’en ressortais en continu ? Combien de temps ton esprit va le supporter ?
-Vous…vous ne feriez pas ça !
-Tu ne te souviens pas ? Je suis un pirate ! Yuhuhuhuhu…hum…décidément, Spike m’influence plus que de mesure.
-D’accord ! Mais ils me tueront si je vous le dis !
- Moi, je te torturais pour mieux te tuer ensuite si tu ne réponds pas.
-…La Famille Goldo…J'obéissais à Monsieur... »

À ce moment, un coup de feu retentit et l’homme-poisson fut traversé d’une balle dans la tête, mourant sur le coup.

Elizabeth venait de me planter là à son tour, courant après une ombre qui s’était enfuie, me laissant seul avec la voluptueuse demoiselle en train d’agoniser. Mellow avait réussi à l’immobiliser sans utiliser son arme, mais mes yeux m’avaient révélé des ouvertures sur son corps d’où sont provenu les tirs et je ne connaissais qu’un seul pouvoir à même de faire cet exploit : Le Fruit de la Forteresse. Cela devenait de plus en plus intéressant. J’entendis la jeune femme mourante commencer à rire quand d’autres ombres apparurent, m’encerclant. Des hommes, des femmes, armés de pistolets ou de sabres, mais tous habillé de la même manière. La mafia entrait maintenant en scène. Un des hommes, plus balèze que les autres, me regardait en souriant, agitant son épée dans les mains, faisant des moulinets.

« Bien, maintenant que vous êtes séparé, on va pouvoir s’occuper de ton cas en premier. Tu en sais beaucoup trop et il est temps de te faire taire.
-Alors je dois avouer que beaucoup ont essayé, peu ont réussi, en fait, j’en connais qu’un seul, mais par ce qu’il parle beaucoup plus que moi, il la ferme jamais, un vrai moulin à paroles. Vous savez, dans la vie, on fait ce genre de rencontres, ces gens qui nous tendent la main à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée…
-Mais tu vas la fermer oui ?! »

Le gros gaillard se jeta sur moi et je réussis à parer son coup en mettant ma brume de ténèbres entre lui et moi, elles repoussèrent sans mal sa lame, mais un autre derrière moi en profita pour m’attaquer avec sa dague, je réussis à l’esquiver au dernier moment et c’est là qu’une balle me traversa la poitrine. La douleur en moi se multiplia en même temps que mon fruit voulait tout dévorer, je fus projeté en arrière en me roulant au sol, résistant à la douleur qui en aurait mis plus d’un au sol. La Brume se déploya à nouveau et enleva ma douleur et la blessure comme si rien ne, c’était passé. Je me relavais, haletant.

« Nan mais ça ne va pas la tête ?! Vous savez comment ça fait mal ce genre de coups ?! En traître en plus ! Bon…j’aurais sûrement fait la même si j’étais de votre côté… »

À ces mots, je chargeais sur le mec qui m’avait tiré dessus, mon poing devenant des ténèbres et quand je le percutais, elles se propagèrent sur tout son corps, l’absorbant et le faisant disparaître. Mon haki m’informa d’un coup dans le dos que j’esquivais d’un bon sur le côté avant de faire disparaître les jambes du gros bonhomme dans le néant, sectionnant à jamais sa partie basse du corps. Il hurlait et se tortillait pendant qu’il se vidait de son sang. Il ne restait plus que deux adversaires, malheureusement pour moi, ils n’avaient pas l’air effrayés le moins de monde.

« Bon on continue et ce sera le même sort qu’à vos compagnons ou on en reste là et vous me dites où trouver la bâtisse de votre patron ?
-Shishishishishi…Tu crois vraiment qu’on va te laisser partir ? La Famille Goldo s’assure toujours que les témoins disparaissent. Comme cette femme qui fourrait son nez où il ne fallait pas, elle avait découvert ce qu’on manigançait avec le gamin pour cible. Finalement, elle a servi nos plans elle aussi…
-Bande de bâtards…Vous m’avez assez fatigué, je vais vous régler votre compte ici et maintenant…
-Trop tard, il fallait surveiller tes arrières. »

Au dernier moment, un type caché dans l’ombre fonçait sur moi pour me planter sa lame dans le dos, mais elle se brisa en plusieurs morceaux sur mon corps, les autres ne comprenaient pas ce qu’il se passait. Mon regard était devenu glacial, je levais ma main qui se transforma en ténèbres et la plaqua au sol, répandant les ténèbres dans le sol et aspirant tout ce qui se trouvait là, évitant les bâtiments habités. Tout se retrouva aspiré dans de longs cris d’agonie, ne laissant que le vide une fois ma tâche achevée.
Alors je libérais mon prisonnier sans jambes. Il n’avait passé que quelques secondes dans mon néant, mais son esprit était déjà à moitié brisé. Il bavait, respirait fort et avait le regard paniqué.

« Je n’ai plus le temps de jouer, ramassis de merde. Dis-moi où est votre QG.
-Je…euh… »

Mes ténèbres prirent son bras sans aucun remords.

« Plus que deux chances…
-Eux...nombreux… »

À nouveau, la brume se déployait et commença a absorber petit à petit l’autre bras, faisant souffrir au maximum ma victime.

« Plus qu’une.
-Est…partir Est…après place de la Rencontre, prendre Ouest et elle devant vous…Mot de passe…Cerbère…
-Voilà quand tu veux. »

Et sa tête fut la dernière écrasée. Je me relevai, puis suivi les instructions du cadavre, arrivant devant un grand manoir humain, au portail en fer forgé finement travaillé. L’endroit était calme, beaucoup trop calme. On flairait le piège à plein nez, mais si on voulait couper court à leurs manigances, du moins, pour un temps, il fallait frapper fort. Elizabeth n’avait pas l’air d’être là, j’en profitais pour me calmer et reprendre mon sourire habituel. J'allais avoir besoin d'elle pour monter un plan.

Un bruit de coup de canon, la bataille avait déjà lieu à l’intérieur. Elizabeth avait déjà foncée, sans réfléchir à m’attendre, quelle poisse. Je préparais mon corps et envoyai voler la lourde porte du manoir d’un coup-de-poing. Un combat avait eu lieu ici, dans le hall principal et avant qu’elle ne réalise que j’étais là, je la vis se lancer aux trousses d’un autre type, les cheveux bleus et l’air un poil plus important. Je soupirais avant de prendre appui et me lancer à sa suite, sans faire exprès, je marchais sur quelque chose de mou, en regardant mieux, je vis une femme, une plaie béante et maintenant inconsciente avec une grosse trace de chaussure sur le visage et des dents en moins.

« Oups ! Désolé… »

Je continuais ma lancée, gravissant les marches, deux par deux, atteignant ainsi une passerelle. L’homme avait pris à droite et je suivais sa piste, tentant de rattraper Elizabeth. Cette Contre-amirale avait vraiment un truc, elle avait une sorte de côté sauvage au combat qui tranche avec son autre côté en public et j’avais hâte de la voir en action. La passerelle tournait autour du hall principal pour déboucher sur un autre couloir qui conduisait plus en arrière de la maison. Elizabeth avait déjà réussi à coincer le gars dans une pièce vers le fond, il était haletant et moi aussi, je me tenais à l’encadrement de la porte.

« Pfouh !! Rappelez-moi de ne pas faire un marathon avec vous dame Mellow…Je perdrais certainement…
- Quoi ? T’es déjà là toi ?! Et les autres alors ? Tu étais encerclé pourtant !
- Hein ? Ha ouais tes petits potes ? Je pense que tu peux faire une croix sur le fait de les revoir…
- Pourquoi vous vous mêlez de nos affaires ?!
- Personnellement, ça me fout juste en boule de voir une île paisible se faire manipuler par des vicelards comme vous. Pour madame ici présente, je pense, c’est une question de justice… »

Il n’attendit pas la fin de la phrase qu’il sortit un pistolet et tira une balle. J’esquivais par réflexe, puis vis la balle se loger dans la porte. Une balle en granit marin. Décidément, ils étaient bien équipés ici.
J’en informais la jeune femme à mes côtés pour pas qu’elle se fasse prendre également. Il sortit alors un deuxième pistolet commença à nous canarder nous forçant à bouger et à nous disperser dans la salle. Il exécutait des pirouettes et roulades pour se déplacer, il était très agile et ne nous laissait aucun répit.
Je remarquais bien trop tard qu’il avait calculé son coup pour pouvoir avoir accès à la porte et d’un bond la franchir avant de reprendre sa course.

« Et merde… »

La course-poursuite continua encore un peu avant qu’il n’émerge dans une salle immense. La salle était richement décorée, des rideaux rouges fermait les fenêtres avec un cordon doré pour les rattacher. De grands tapis étaient posés ici et là, ainsi qu’une immense table à manger. Le coureur s’arrêta au niveau de la chaise la plus éloignée et la plus grande. Ici, se trouvait une immense ombre.

« Chef ! Pardon…On n'a pas réussi à les arrêter…Aidez-nous, je vous en prie. Chef ? »

Un coup-de-poing chargé de haki interne fit voler en arrière l’acrobate et s’écraser contre le mur. Il se relevait difficilement, tandis que l’ombre d’où était venu l’attaque se redressa et révélant son apparence.

Blood Beard:

« Silk t’est un véritable abruti ! J’ai pas besoin de couards dans ton genre ! T’aurais dû essayer au lieu de courir la queue entre les jambes jusqu’ici ! Maintenant, ma compote est fichue à cause de toi et de cette ambiance de merde !
-Ch…chef ! Pardonnez-moi ! Je ne voulais pas ! Je vais me rendre utile ! »

Un deuxième coup-de-poing, aussi rapide que le premier cloua à nouveau le type à terre, cette fois la main le tenait à la gorge, presque l’étouffant. On dirait que le chef des lieux pleurait tout en le tenant.

« Ma si belle compote de cerises. Tu sais dans quel état ça me fout ! Tu le sais non ?
-Ch…chef…Je…vais…me rattraper. Je…vais…vous aider…à les battre.
-Tu crois que j’ai vraiment besoin de ton aide ?
-Regardez…sans eux…vous auriez fini…votre compote…
-Hmmm…tu a raison. Ils vont morfler, ne me fait pas honte. »

L’ambiance changea du tout au tout, quand il relâcha sa prise et que Silk se relevais difficilement. Le chef se tourna vers nous.

« Vous allez crever.
- Pourquoi ? Pourquoi toutes ces tortures dans les quartiers ?
- Pourquoi je vous répondrais ? Vous êtes des insectes…Je vais au moins vous donner mon nom, que vous connaissiez votre bourreau. Je suis Tom, mais pour vous, ce sera Blood Beard. Votre sang viendra alimenter la couleur de ma barbe.
- Dame Mellow ? Ce gars n'est pas du tout comme les autres, faites très attention. À nous deux, on aura une chance de la battre…si ça vous va ? »

Le combat allait commencer et Silk ainsi que Blood Beard commençaient déjà à se déplacer pour nous prendre en tenaille.

Comme je m’attendais d’Elizabeth, elle accepta l’alliance de circonstance sur ce combat et projeta directement un boulet de canon qui eut pour effet de créer une diversion d’envergure pour séparer le combat en deux. J’allais donc m’occuper de ce grand dadais de Tom, quel nom débile. Son poing fusa à travers la fumée que je réussis à esquiver au dernier moment en effectuant une glissade sur mes genoux. Le voilà maintenant dos à ma partenaire. Il continua à frapper comme une brute, mon haki me permettais d’esquiver ses mouvements, la fièvre du combat commençait doucement à monter en moi. Ses poings chargés de haki n’avaient qu’un seul but : M’arracher la tête. Les échanges se poursuivaient, je commençais à transpirer, nous étions en plein cœur de notre combat. C’est à ce moment qu’elle apparut, l’ouverture parfaite, celle qui allait me permettre de l’envoyer au tapis. Je concentrais toute ma force dans mon poing et l’envoyai frapper les côtes de Tom de plein fouet. Un sourire sur le visage, je remontais mon regard pour voir les dégâts et là, je vis mon poing seulement posé sur sa peau, dur comme l’acier. Un instant de flottement, le temps à un ange de passer.

« Putain le con ! Je ne sais pas utiliser le haki de l’armement moi ! Je suis dans la merde en fait ! »

Un coup me prit au niveau du ventre, me coupant le souffle et me propulsa plus loin contre le mur dans un bruit de gravats et entouré de poussière. J’avais mal, très mal, beaucoup trop mal. Je me tordais de douleur au sol, pensant que j’allais mourir et là, mes ténèbres sortirent de mon corps pour à nouveau tout dévorer. Je me relevais difficilement.

« Ha oui…J’ai tendance à oublier que c’est par ce que j’ai cette capacité que je n’ai pas appris ce haki…Bon et si on remettait ça à armes égales ?
-C’est quoi ton pouvoir l’insecte ?
-Le Yami Yami No Mi. Un logia spécial et rare, même parmi eux…Tu ne vas pas tarder à comprendre pourquoi.
-Tu ne me fais même pas frémir. »

À ce moment, ma main devint noire et je devais combler l’écart entre lui et moi avant qu’il ne décharge son haki à nouveau. Des boulets de canon arrivèrent dans son dos qu’il para encore une fois naturellement, mais c’était parfait, cela me donnait une fenêtre suffisante pour m’en rapprocher.
Je courais comme jamais pour arriver à sa hauteur et là, ma main devint une griffe de ténèbres qui se planta dans le torse de Blood Beard. Je le vis accuser le coup, puis il reprit ses esprits avant de m’asséner un violent coup de poing que mon instinct me fit esquiver au dernier moment, je voulus enchaîner alors avec une autre attaque, mais il l’esquiva bien plus aisément. Merde, lui aussi avec cet instinct. Elizabeth venait de recevoir un coup violent de la part de son attaquant qui s’apprêtait à en profiter.

« Dame Mellow, protégez-vous comme vous pouvez, mais surtout ne vous faites pas toucher ! »

Si je voulais asséner des coups à mon adversaire, comme à l’autre truffe, je devais être imprévisible. Des sortes de petites balles de ténèbres commencèrent à se générer autour de moi, relié par un très mince fil de brume à mon corps. Et d’un coup, toutes les balles partirent en même temps dans différentes directions, arrosant la zone. Si une balle touchait un objet ou un corps, elle tentait tout de suite d’absorber le maximum que sa taille lui autorisait. Cela pouvait causer de lourdes lésions et je comptais bien là-dessus.
Après mon attaque qui m’avait bien ponctionné mon énergie, je me relavais, haletant. Blood Beard avait plusieurs impacts sur le corps, lui occasionnant des saignements.

« Ben alors…On n’a pas tous esquivé mon mignon ? Tiens ? »

C’est alors que je vis le trou béant dans la barbe de mon adversaire, une balle avait sûrement atteint cet endroit, rendant totalement ridicule la scène.

« Yuhuhuhu !! Ta gueule ! Ta barbe ! C’est hilarant ! Tu ne ressembles plus à rien !
-Ma…ma si belle barbe… Comment as-tu osé ?! Tu sais combien de temps, elle a mis pour pousser ?! »

J’étais complètement mort de rire avant d’être rappelé à la réalité par son poing solidifié suivit d’une vague de haki concentré. Je réussis à parer juste à temps avec mes ténèbres le premier, mais la vague trancha net dans les ombres pour me percuter et me causer de lourds dégâts intérieurs. Mes ténèbres ne pouvaient s’empêcher de dévorer ces dégâts, mais la douleur semblait comme toujours présente, mon fruit absorbait, mais mon corps se souvenait et ne retrouvait pas la forme.
J’avais pourtant la désagréable sensation qu’on était qu’au milieu du combat.

Ce combat prenait une sale tournure pour moi et Elizabeth avait aussi l’air d’en baver. Elle avait réussi à se débarrasser de Silk, mais au prix de dégâts assez importants. Elle était essoufflée et en sang, je devais la considérer hors-jeu pour le moment. Je regardais Blood Hole-Beard, je me disais que ça allait mieux avec sa tronche actuelle.

« Bien il semblerait que ton allié soit mort. Ton petit plan tombe à l’eau au fur et à mesure.
-Tch…C’était qu’un gringalet…Il ne me servait à rien de toute manière.
-Avant que je ne te batte, dit-moi pourquoi vous voulez fomenter une révolte ?
-Tu n’as pas encore compris ? S’ils se battent entre eux, cela fera une meilleure opportunité pour nous et asseoir notre pouvoir. Tout sera tellement plus simple.
-La mafia…Vous me dégoûtez vraiment avec vos méthodes sournoises et lâches.
-Viens donc me redire ça un peu plus près… »

Il fonça sur moi, son poing chargé de haki et renouvela son attaque combinée, mais cette fois, je savais à quoi m’attendre. J’esquivais les deux attaques, puis mon poing se chargea de ténèbres avant de prendre la forme d’une boule à pic et d’être projeté sur mon adversaire. Il se recouvrit du fluide noir pour dégager d’un coup sec mon attaque.

« Hey c’est de la triche de se mettre en noir ! Enfin…pas noir la couleur de peau, enfin si, mais ce n’est pas ce que je veux dire ! »

Il continua sa lancée avant de me percuter de plein fouet de tout son corps et de me traîner tout le long de la salle, pour finalement me jeter contre un mur avec toute sa force, me faisant traverser plusieurs salles du manoir.

« Ca…commence…à…faire…beaucoup…de…pièces ! »

Je finis sept salles plus loin, en sang, me relevant avec beaucoup de difficultés. Le sang s’écoulait sur mon torse, mon visage et le long de mon bras, gouttant au bout des doigts. Tom me rejoignit plus vite que prévu et alors mes ténèbres jaillirent pour engloutir toute la pièce et dévorer tous les gravats et autres choses à porter. Blood Hole-Beard se retrouva immobilisé, se faisant lentement aspirer dans ma dimension. Je soufflais, relâchant un peu ma concentration et le gros balourd en profita pour lancer une nouvelle décharge de haki sur moi et s’extirpant par la même occasion quand je retirais mes ténèbres pour esquiver. Il perdit une main dans le processus et poussa un hurlement à déchirer les tympans, un mélange de rage et de douleur. La pièce se retrouvait vidée de tout ce qui la contenait, comme si un aspirateur géant était passé.
On se regardait tels deux fauves en cage, un instant de flottement se passait dans ce combat.

« Je dois avouer…que ça faisait longtemps que je n’avais pas combattu ainsi…
-Tu te défends…plutôt bien, pour un…misérable pirate ! »

L’assaut qui allait suivre allait être le dernier, je commençais à être à bout de forces et lui aussi se préparait à tout donner au fur et à mesure que son corps se couvrait à nouveau de noir. Mon fruit se manifesta le long de mes bras. On se propulsait quasiment au même moment pour se foncer l’un sur l’autre. Il devait tomber, il devait être mis hors d’état de nuire avant de faire encore plus de mal aux habitants du quartier et de causer d’autres morts. Son poing commençait à luire d’une dangereuse lumière de haki, tandis que le mien chargeait tout ce qu’il avait absorbé, prêt à tout renvoyer, sa gravité inversée à son plein potentiel.
Nos deux poings entrèrent en collision, déchaînant des ondes de choc autour de nous, nous immobilisant pendant que nos deux forces se libérèrent l’une contre l’autre. Tous les gravats et ma force brute percutaient son haki et toute sa force bestiale. Puis, petit à petit, je prenais l’avantage, je commençais à sourire, enfin tout ceci allait être réglé. Blood Hole-Beard lança alors une dernière carte et tout son corps redevint normal à l’exception de son poing qui concentrait tout son fluide à un seul endroit. Une explosion entre nous deux dues à la collision de ces deux forces eut lieu, nous projetant de part et d’autre de la pièce.
Je ne sais pas combien de temps passèrent avant que je reprenne connaissance, mais je me relevais, mon corps perclus de douleur en tous genres, me causant comme des chocs en continue. Je me traînais vers le corps de Tom, complètement dans les vapes. Dans un dernier effort, mes ténèbres le recouvrirent pour l’absorber entièrement, son corps disparaissant petit à petit, s’enfonçant dans ma dimension.

Je retournais vers Elizabeth et expulsai le corps de Tom à ses pieds, avant de m’effondrer à mon tour près d’elle. Mon sort dans ses mains.

J’ouvris péniblement les yeux. Je me trouvais dans une sorte de chambre, confortablement installé sur un lit. Les gardes m’approchèrent immédiatement quand je repris connaissance. La Marine. Alors elle avait choisi de me capturer, c’est ça ? Pourtant, les soldats avaient leurs armes rangées et je n’avais pas de granit marin accroché à moi. Je ne comprenais pas ce qui se passait avant de voir par la fenêtre, notre monde en beaucoup plus grand. Nous étions en déplacement et arrivions vers les civils qui se proposaient pour faire une fête. Je me redressais péniblement sous les regards douteux des gardes. C’était compréhensible, ils avaient sous les yeux le second d’un Empereur des Mers et ils avaient sûrement pour ordre de me laisser tranquille, cette Elizabeth était un curieux personnage. Beaucoup d’autres officiers auraient saisi l’occasion pour monter en grade ou bien se faire voir de leurs supérieurs.

En suivant les consignes des soldats et sans faire de vagues, je passais dans différentes salles. Le château intérieur était magnifique, richement décoré, telle une maison de noble. Je m’arrêtais un instant devant le piano, les gardes se tendirent à la seconde, mes doigts glissèrent sur le bois noble de l’instrument avant de jouer quelques accords avec une main, il était parfaitement accordé. Un mince sourire s’affichait sur mon visage avant de reprendre ma route et de rejoindre la sortie discrètement pour reprendre ma taille normale. J’arrivais au plein milieu d’un banquet somptueux, les viandes, les boissons, les légumes, tout était disponible. La quantité n’était pas non plus extravagante, mais à hauteur de leurs moyens et c’était fort aimable. Un jeune garçon vint me tirer la manche.

« Monsieur ! Monsieur ! Vous étiez où ? On s’inquiétait !
- Je me reposais, le combat mené dans le manoir était un peu compliqué pour moi.
- Vous allez mieux maintenant ? Tant mieux ! Il va falloir manger, c’est papa qui veut vous remercier ainsi.
- Ton Père ?
- Oui ! Gabriel ! »

Alors je revis l’homme à la grande musculature et aux cheveux de feu venir pour reprendre son enfant, m’adresser un remerciement silencieux avant de repartir. Je retournais au niveau d’Elizabeth.

« Merci de m’avoir laissé libre. Je pense que ça ne doit pas être facile pour vous, mais je saurais m’en souvenir. Comment vous portez-vous ? Vous avez l’air mal en point, attendez, nous pourrions mieux discuter autour d’un verre. »

Je partis sans attendre de réponse, jouant avec quelques enfants au passage, bavant un peu trop sur les viandes grillées et revenait vers la jeune femme avec un peu de tout sur un plateau niveau boisson, ne sachant pas ce qu’elle appréciait ainsi que deux gros morceaux de viande et des accompagnements. Je déposais le tout sur une table et commençais à attaquer sans vergogne la nourriture.

« Bon…alors…La Mafia sera calmée pour un temps, je pense, mais soyons réaliste, ils vont reprendre tôt ou tard leurs manigances. Vous pensez que la Marine pourrait intervenir pour empêcher cela ? Je ne sais pas moi, renforcer la garnison, ou alors avec mon équipage, on vient et on prend l’île sous notre coupe ! Yuhuhuhuhu ! Avouez, ce serait drôle ! Bon peut-être pas, on va dire que ça sonnait mieux dans ma tête.
En-tout-cas, vous, comme moi devront faire quelque chose un moment pour les gens de cette île, car je sais pas vous, mais moi, j’ai commencé à les apprécier. »

La fête continuait, je buvais plus que de mesure, commençant à sentir les effets de l’alcool dans mon corps, je me levais en titubant, dansant avec des femmes humaines et femmes-poissons, j’avais même invité Elizabeth à danser un moment sous les effets enivrants de la soirée. Puis vint le moment de partir, je ne devais pas m’éterniser, les gars avait sûrement fait le ravitaillement pendant mon absence en entendant le bordel dans la ville. En partant, je remerciais Dame Mellow pour sa gentillesse et ses talents.

« Vous savez…je…pense ! Ouais voilà pense…que vous ferez une…grandière, non, carrousel, non…heu…carrière ! Ouais voilà ! Je pense que vous ferez une belle carrière ! Vous en avez l’étoffe. Hâte de vous revoir ! Hips ! »


Sans faire exprès, je la bousculais avant de retourner à mon navire, j’étais partis discrètement de la soirée. Les gars m’accueillirent à bras ouverts, me demandant de raconter mes aventures. Je réussis à retrouver le calme sur la Perle Noir, puis les voiles se déployèrent avant qu’on ne reprenne le large, puis je jetais un dernier regard en arrière et dit une phrase que seul moi pouvait entendre, porté par le vent, en direction des côtes de l’île, un sourire en coin, comme si l’alcool ne faisait plus effet.

« Prenez soin de vous Contre-Amiral. J’aurais aimé vous rencontrer avant, nos chemins n’auraient pas été si différents. »