Au milieu de la guerre, le Kebabier en tourisme !

C’est l’heure du Duel !

Au loin de l’armada déployée par la Marine et le Gouvernement Mondial qui mettait alors tout en œuvre pour stopper cette flamme nouvelle de la Piraterie, le Navire-Restaurant dirigé par le Maître Kebabier se tenait. La nuit était déjà tombée, et si chacun avait su trouver un endroit pour s’abriter et dormir de manière plus ou moins paisible, Kyo se trouvait sur le Pont du Navire, incapable de trouver le sommeil. Avançant malgré le vent inexistant, grâce au monstre marin qu’avait amené Shin dans son propre périple afin de le retrouver sur Dressrosa, le Kebabier observait d’un œil bienveillant cette si petite bouille aux traits autrefois enfantins, devenus ceux d’un jeune homme en pleine possession de ses moyens. Des prouesses, le petit bonhomme en avait fait et pour cause, son pouvoir bien particulier, si bien maitrisé avait grandement contribué à la fuite du massacre qui s’orchestrait, mélangeant innocents et coupables dans un ballet que Kyo avait poliment décliné.

Les yeux fixés sur l’horizon voilé d’obscurité, ses lunettes teintées ôtées, il porta dans ses bras son fils sans le réveiller avant de rentrer dans le Restaurant, puis dans les appartements du maître de bord, se situant derrière le comptoir et la cuisine. Une demeure bien fournie se tenait là, un mobilier récent et pratique comprenant le basique autant qu’une touche qui tenait à cœur de l’érudit à ses temps perdus : une Bibliothèque bien fournie. Des ouvrages d’Histoire, de cuisine, de littérature et nombre de disciplines essentielles à l’apprentissage se trouvaient classés dans ces quelques étagères composant une petite partie de l’appartement. Arrangeant les draps et déposant son garçon sur le lit confortable, Kyo tira la couverture pour le mettre au chaud et fit preuve d’une fibre paternelle qui lui manquait, tout cela lui rappelant des souvenirs heureux.

Quelque part, au fond de son cœur était tapi cette peur incessante qui ne cessait de prendre de l’ampleur à mesure que son voyage avançait. Quel avenir pouvait-t-il assurer à Shin, s’il était toujours aussi emprunt de violence et de sang, de conflits ? Soupirant, faisant face au large et à cette explosion d’énergie qui n’était pas sans lui rappeler le Haki des Conquérants, à une échelle si élevée qu’elle avait manqué de peu de retourner le Navire, Kyo veilla toute la nuit, assurant la bonne direction du Del Janeiro sur cette mer bien calme à cette heure.

Quelques heures après cette nuit agitée, les personnes sur le pont du Navire purent toiser du regard l’archipel appelée Valhalla. Le Maître Kebabier connaissait déjà un peu cet endroit, ayant même eu affaire à l’un des Lieutenants du Dragon, un homme masqué dont il avait oublié le nom mais n’avait pas oublié cet accueil sportif à base de dinosaure projeté depuis le ciel vers la terre avec assez de force pour raser une île de la carte. Il soupira, en repensant à ce premier accueil digne d’une foire mais n’avait pas vraiment le choix de sa destination, n’ayant alors que Valhalla de suffisamment proche et dont son tri log pose lui permettait une arrivée sans grand risque pour le moment.

Mesdames, Messieurs, nous allons arriver à Valhalla dans quelques instants, réveillez-vous !

La voix du Cuisinier retentit à travers le Navire, portée par une paire de poumons en parfaite condition. Attendant que tous soient sur le pont, où assez proche pour entendre ce qu’il avait à dire, il prit la parole d’un ton calme.

Comme vous le savez, nous avons échappé au millier de boulets de canons que projetait de nous coller dans le coin de la figure le Gouvernement Mondial. A partir de Valhalla, vous serez évidemment libre du moindre de vos mouvements et je vous remercie de votre charmante compagnie qui a rendu le voyage bien plus agréable qu’à l’accoutumée !

Avec l’aide de Shin et ses dons de navigation étonnants, le Del Janeiro adopta la parfaite trajectoire, un itinéraire qui ne laissait place à aucun danger en mer, quelque chose que le Maître Kebabier avait essayé de réaliser en vain, depuis ses quelques années de vagabondage dans Grand Line. Souriant, il observait de dos cette graine de champion réaliser ses premiers pas dans la Cour des Grands. Bateau amarré, il était temps de saluer toute cette foule avant de les laisser vaquer à leurs activités diverses.

Ce fut un plaisir de vous accueillir au sein de mon Navire. Si vous avez un petit creux, n’hésitez pas à passer au Restaurant en mer si vous me rencontrez !

Attendant que chacun et chacune descende de la caravelle, Kyo posa pied sur Valhalla, non sans charger Shin et Kirara de la surveillance du Navire, en compagnie de Frosties. Il était hors de question de revivre le même risque encore une fois après tout. Mais avant tout, il était un Civil pas vrai ? Et c’est en tant que tel qu’il s’aventura au cœur de cette île tropicale. Ses pas le menèrent au cœur d’une dense végétation dans laquelle il commença à collecter des ingrédients comme à son habitude, déposant le tout dans un panier qu’il emmena dans sa petite promenade.

Rien ne pouvait mal tourner pas vrai ?

Et pourtant… l’impensable se produisit. Valhalla se mit aussitôt à se lever face aux dizaines de Navires de la Marine qui venaient d’apparaître au large de l’archipel, désormais flottante dans les airs et majestueusement régies par l’Empereur qui, humain représentant le Dragon, régnait purement et simplement sur les cieux au travers de ce spectacle, aussi magnifique qu’effrayant. Un temps, dix mouvements, Kyo hurla à l’attention de Shin quelques instructions, en prévision de ce pressentiment mauvais qui parcourait son esprit.

Shin ! Utilise ton pouvoir pour faire flotter le bateau ! Kirara, aides Shin !

Accroches toi Papa, j’arrive !



Le jeune garçon fit aussitôt apparaître une dense couche de nuages qui enveloppa le Del Janeiro avant de faire léviter toute la caravelle, rattrapant l’île qui décollait vers les cieux. Le Maître Kébabier sauta sur le Pont de son vaisseau tandis que le Navire s’éloignait lentement de ce projectile potentiel. Au loin, il pouvait apercevoir le Maître des lieux et imaginait bien la présence du Lutin à ses côtés. Mauvaise ou bonne destination ? La cueillette allait devoir attendre, la survie se jouait, maintenant ! Devant le spectacle des îlots s’écrasant violemment sur les autorités du Gouvernement, l’Empereur Dragon rugissait et semblait prendre un malin plaisir à faire obéir la loi son île, celle du plus fort.

A l'abri du front, c'est par un subtil détour que Kyo arriva sur le coeur même de Valhalla, toujours ancrée sur l'Océan, et s'aventura dans ces dédales sylvestres, à la recherche des locaux.

C’est l’heure du Duel !

Tandis que Kyo, joyeux explorateur au tablier rose partait en quête de trouver des locaux pour explorer la faune et la flore de cette parcelle immense de Valhalla qu’il n’avait pas encore exploré, sur le bateau, Shin arborait une mine inquiète. Un père aussi compétent en cuisine que puissant pour se défendre… et s’attirer toute sorte d’ennui. Plongeant rapidement dans ses souvenirs au milieu de ce chaos sans nom se déroulant de l’autre côté de l’île, le jeune garçon se rappela sans mal les dizaines de périples dans lesquels le Maître Kebabier les avait entraînés par sa joie de vivre et une curiosité démesurée qui l’amenait éternellement à choisir des chemins plus que dangereux. Il fallait agir et vite, ce que fit Shin, prenant Kirara dans ses bras d’un air inquiet.


« Kirara, suis Papa sans te faire remarquer. Si tu remarques le moindre danger, tu le ramènes au bateau tout d’suite ! »

« Kiiii »

Un miaulement atypique suivi d’un pas gracieux de félin qui s’élança par petits bonds sur la terre ferme avant de s’y fondre sans la moindre difficulté, avec une rapidité et une furtivité à l’épreuve de la nature. Les arbres immenses, verdoyants qui n’étaient sans rappeler l’environnement de Little Garden que le Cuisinier connaissait très bien. Ce dernier marchait alors tranquillement, pas à pas tout en toisant du regard cet environnement si riche et certainement capable de lui apporter un nombre de ressources culinaires, d’ingrédients dont il n’avait peut-être même jamais entendu parler.

De cette première partie de randonnée improvisée, ce sont des fruits, des légumes qui poussaient naturellement et sans entretien de l’Homme qui captivèrent l’attention de Kyo. Des formes similaires mais des arômes différents qui poussèrent le Chef à ne pas se précipiter pour cueillir des aliments dont il ne connaissait encore rien.

Au bout d’une quinzaine de minutes de marche, c’est au moment où des habitations pour le moins rudimentaires qu’une lame frôla le bout du nez de Kyo avant de traverser un arbre et se planter dans la roche qu’elle fissura en son centre, la scindant en deux parts distinctes devant l’œil impressionné du Maître Kebabier.

« Un espion de ces chiens du Gouvernement, attrapez-le ! »

« GRAAAAAAAH »

Un colosse de la nature qui mesurait au bas mot quatre mètres avec assez de muscles pour sembler être un véritable cuirassé se précipita sur Kyo, qui porta instinctivement la main sur la poignée d’Enma. Le Meito émit aussitôt des vibrations d’énergie qui résonnèrent dans l’atmosphère, alors que le regard aussi tranchant que la lame du Maître Kebabier se posa sur son assaillant.

« Quand l’envie vous prend de dégainer une arme… »


En un éclair, d’un élan prit en anticipant les actions à venir du colosse, Kyo se retrouva derrière son opposant alors que le côté non tranchant d’Enma venait de frapper seize fois les points vitaux de sa cible, sans la trancher, rengainée en un éclair dans son fourreau. La masse de muscles s’effondra au sol, laissant comme pétrifiés le reste des troupes qui, primitifs et certainement croyants aux seules règles désignant le plus fort, reculèrent tous d’un pas, laissant Kyo terminer sa phrase.


« Préparez-vous à en subir, toutes les conséquences. »

Un regard si vif qu’il laissa sur place un instant toutes ces bêtes sauvages à l’apparence d’hommes qui ne connaissaient que les règles du combat honorables. Kyo avait remporté l’un d’eux, imposant par ce seul acte un respect qu’il avait prévu de gagner, quelques secondes avant cet assaut, anticipant tout ce qui se déroulait alors sous ses yeux.

« Je suppose que votre Chef est en train de combattre à l’avant de Valhalla face au Gouvernement Mondial. Je me nomme Kyo, simple voyageur et je cherche à découvrir les ingrédients que vous utilisez au quotidien, pour m’inspirer. »

Tirant une cigarette de son paquet sorti de la poche de son tablier, Kyo s’en grilla une sous les yeux des habitants de l’île dont ils avaient vu leur champion local tomber comme une mouche quelques instants plus tôt. Pourtant, une ombre s’était faufilée dans les alentours et toisait l’intrus d’un œil tapi dans le noir, d’un reflet ne montrant en ce regard que des traits typique d’un véritable animal, qui se manifesta par sa seule voix.


« Je n’sais pas qui tu es, voyageur Kyo, mais moi, Abel, je vais accepter de t’écouter »

Bondissant, le Minks se présenta au Cuisinier, s’avançant vers Kyo sans la moindre hésitation. Il venait d’assister à cette petite prouesse et à l’utilisation d’une arme qui lui arracha un sourire amusé. Une jubilation devant un jouet qui se présentait spontanément à lui, qui avait été écarté de la grande bataille qui se menait à l’avant de l’île, mais qui d’un seul coup lui paraissait bien fade… il venait de trouver un compagnon de jeu totalement par hasard, mais d’un hasard bien heureux.

« Mais je le ferais en te capturant, et en te torturant à petit feu, ça fait un moment que je n’ai pas eu de la chair fraîche entre les mains… et ta tête… j’ai envie de l’attraper et de jouer avec, tu permets ? »


D’un bond, le Minks capricieux avait disparu du champ de vision du Cuisinier et deux coups de feu bien distincts furent tirés à bout portant.

Kyo n’était pas en reste, et parvint grâce à une vitesse décente couplé à une anticipation portée à son paroxysme à deviner la trajectoire de son adversaire afin de se déplacer de quelques pas, lui permettant d’éviter à son épaule droite, ainsi qu’à sa jambe gauche de se retrouver trouées d’entrée de jeu. A peine avait-t-il eu le temps de se retourner, que le dénommé Abel avait disparu de son champ de vision, seule sa voix porta assez loin, au-delà de l’endroit où il observait sa proie.

« Bubububu ! Pas mal du tout, le Tablier ! Approches donc si tu veux trouver tes réponses. »

« Kebhahaha ! Vous me donnez l’impression de jouer avec mon fils au chat et à la souris. Prépa… »


A peine Kyo avait-t-il fait un fait qu’un flash précéda une explosion suffisante pour retourner la terre et la roche sur plusieurs dizaines de mètres, entraînant une explosion qui secoua la végétation aux alentours. Les guerriers sur place, conscients de la puissance de destruction de l’un des leaders de la tribu s’étaient enfuis quelques instants plus tôt, en entendant ce rire qui en faisait trembler plus d’un. Kyo venait alors de pénétrer sur le terrain de jeu d’un Chat fourbe qui jouait avec sa proie en attendant de la pincer d’un coup de griffe.

Fendant le nuage de fumée d’une traite, la lame de vent du Maître Kebabier traversa facilement la distance le séparant de l’endroit approximatif d’où provenait cette voix joueuse et rasa quelques arbres sur sa route avant de s’évaporer en un souffle grondant, en réponse à cet accueil musclé. Tous avaient fui devant le premier échange de coups des deux adversaires qui pour l’instant se jaugeaient mutuellement. Kyo était recouvert d’égratignures, le souffle et la déflagration des explosifs encaissés lui avaient infligés des blessures superficielles en plus d’entailler par endroits ce beau costume qui faisait sa marque de professionnalisme en tant que Cuisinier.

Se dressant sans connaître la position de son adversaire, ayant suivi le chemin dicté par ce champ de mines qui s’étendait sur une zone trop dense pour être déminée à la main, le Maître Kebabier depuis la clairière s’écriait pour que son opposant puisse l’entendre dans tout ce raffut.

« Le jeu a assez duré, sortez de votre cachette ! Vos petits gadgets pourront tout au plus m’égratigner mais ne me blesseront jamais assez pour l’emporter ! »

« Bububu… Je suis assez surpris il faut l’admettre, tu n’es pas un menu fretin le Tablier ! Mais tu devrais comprendre que c’est moi qui donne le rythme à notre petit jeu… et ce sont mes règles que tu dois suivre ! »

D’autres explosions en suivirent aussitôt, recouvrant cette fois-ci le terrain d’un épais nuage qui n’avait rien d’une simple fumée. Kyo plia le genou, s’écrasant à terre malgré lui alors qu’Abel, sortait finalement de sa cachette, conservant tout de même quelques mètres par sécurité.

« Echec et Mat mon petit jouet. Maintenant, je vais prendre plaisir à  prendre ta tête, Bubububu !! J’ai bien envie de voir combien de balles il me faudra pour percer ce Haki qui t’a permis de tenir jusque-là ! »

Un gaz paralysant, dans lequel Kyo avait sauté et les deux pieds liés. Suffoquant à petit feu, c’est agenouillé et tremblant de tout son corps qu’il observa d’un œil aux paupières bien lourdes son adversaire lui parler. Par instinct, il avait aussitôt cessé de respirer lorsque le premier symptôme s’était fait ressentir, mais avait reçu une dose suffisante pour finir dans cet état. Douloureusement, l’envie de respirer un air frais se retrouvait pétrifié tout autant que son corps, incapable de bouger, et encaissant plusieurs dizaines de coups de feu, protégés tant bien que mal par une volonté singulière, maintenant ce Haki recouvrant la peau de Kyo d’une teinte d’ébène.

« Les balles ordinaires même chargées de Haki ne servent pas… Essayons autre chose, Bubububu ! »

Prenant de la distance, quelques dizaines de mètres pour être plus précis, c’est sur une branche d’arbre en hauteur qu’Abel se plaça en position. Du simple calibre était-t-il passé à un fusil à lunettes de sa création, assez performant pour percer d’un tir des cuirassés de la Marine. Sa voix porta assez loin pour lancer une énième pique à son adversaire, paralysé alors.


« Tu m’as bien diverti Kyo, mais je dois aller m’amuser auprès du Chef maintenant, alors meurs ! »



Une balle chargée d’un vent si violent et concentré qu’elle en devint une véritable torpille tourbillonnante, fendant l’air d’un son sourd et continu pendant les quelques instants où sa cible était en ligne de mire.

Un silence de plomb dans l’esprit de Kyo, malgré une menace de mort imminente, le descendant de Samourai avait le regard vide, plongé dans l’horizon, plongé dans ces images de ces retrouvailles inespérées avec son petit garçon devenu un homme en pleine possession de ses moyens, mais qui avait encore à forger sa propre voie un jour.

« Keb…hahaha.. ! Je ne.. peux pas… mourir maintenant… ! »

Toute sa volonté parcourant alors son corps sous la forme d’un Haki aux couleurs de la nuit résonnèrent à mesure que toute cette énergie se rassemblait dans le Meito, qui semblait se gorger de toute cette force engourdie dans le corps paralysé du Maître Kebabier.


« Je dois… surpasser… »

Puisant dans ses ressources, il brisa les chaînes de la paralysie et prit une position bien particulière. Jambes fléchies, main sur la poignée et prête à être accompagnée de la seconde pour y porter tout le poids de son corps, de sa détermination fulminante à la manière d’une véritable éruption volcanique.

« Mes limites… POUR CELUI QUI COMPTE SUR MOI ! »



Illuminant la clairière dans son ensemble avant de porter par-delà les denses couvertures de feuillages séparant la scène du regard pénétrant d’Abel, Enma déchaîna toute la fureur de son hôte en une fois, fendant l’air, l’espace d’un coup net, porté à une vitesse telle que la lame elle-même semblait suspendre le temps autour d’elle dans un ballet qui se déroulait à un niveau de vitesse déchaîné.




La lame de vent chargée d’un Haki extraordinairement concentré dense et maléfique, relâché par ce sabre vorace en énergie fit exploser l’intégralité du champ de mine autour de Kyo avant de fendre Valhalla en deux parties distinctes sur toute sa longueur, puis la mer elle-même, allant jusqu’à traverser de tout son impact la zone de combat plus loin, opposant la Marine aux deux Empereurs.

Haletant pour reprendre son souffle, Kyo marcha jusqu’à rejoindre l’endroit où Abel s’était écrasé, victime de ses propres explosifs qui l’attendaient en bas de son perchoir, il était étendu à terre mais n’avait pas subi le tranchant de l’offensive du sabreur, qui avait volontairement choisi de porter son coup à quelques centimètres de sa position, le laissant en vie pour ne provoquer aucune autre guerre inutile.

« « Kebhahaha », un sabre maudit et un tablier rose, ça me revient maintenant… Torkan… m’a parlé de toi, Maître Kebabier. »

« Kebhahaha ! On aurait pu éviter tout ce grabuge si vous m’aviez demandé avant de me faire exploser… Buvez un peu d’eau, je vais vous aider. »

S’asseyant pour récupérer un peu de tout ce carnage, Kyo posa son regard sur son interlocuteur, qu’il attrapa de ses deux mains pour le traîner un peu jusqu’à poser son dos contre le rocher en guide de dossier, puis il sortit une gourde d’eau dont il lui fit boire quelques gorgées.

« Bububu, t’es un drôle d’énergumène toi, tu aides celui qui dit qu’il va torturer ton propre gosse ! »

« Vous avez été honnête et êtes resté, sur vos terres, sur le principe même du un contre un, même si vous aimez sûrement faire souffrir pour vous amuser pendant vos combats, c’était pour me décider à tout donner pas vrai ? C’est vous l’énergumène, Kebhahaha ! »

« Tu as gagné, Kebabier ! Portes moi, je vais te guider vers l’un de tes fans. »

S’exécutant, Kyo prit ce drôle de Minks sur son épaule avant en rengainant sa lame, et sous sa guidance, se remit en route dans la direction de la suite de son périple.

Actions & PNJ participant:

C’est l’heure du Duel !

Des explosions, plus violentes les unes que les autres s’en suivirent, durant la quête du Maître Kebabier, devant le mener à l’un des lieutenants du Dragon, dans le but de découvrir en détail les spécialités culinaires, les rites et les traditions de Valhalla. Un air soucieux s’empara aussitôt de Kyo, qui avait laissé derrière lui son enfant et son navire au milieu de cet environnement dont la topographie pouvait être anéantie par ces collisions massives au loin. Quelques minutes de méditation, de cogito lors de cette marche tranquille où les denses végétations cachèrent la proximité entre l’un des lieutenants de Fujin et le Kebabier aux yeux d’un Gouvernement Mondial qui s’avérait particulièrement curieux et ayant la gâchette extrêmement facile…

« Mon cher Abel, je vais devoir écourter notre promenade en forêt pour retrouver les miens. Le Gouvernement n’est pas en reste et je ne suis qu’un Civil qui essaie de ne pas attirer l’attention sur moi. Je… »

Vif comme à son habitude, le fin bruit d’une branche qui venait d’être écrasée d’un pas alerta aussitôt l’homme au tablier qui prit aussitôt refuge dans les verdures abondantes, respirant calmement et de manière à ne faire aucun bruit superflu. Des troupes de la Marine avaient déjà trouvé accès aux endroits reculés de Valhalla et semblaient se diriger vers l’un des hameaux que visaient Kyo.

« Hoy, je pense que c’était par ici… ces explosions qui n’avaient rien à voir avec le combat des Vice-Amiraux au front. Restez sur vos gardes, il faut prendre les devants et empêcher de telles forces de porter secours aux Pirates !  Ratissez-moi cette zone au peigne fin ! »

« Oui Contre-Amiral Giovanni ! »

Les soldats expérimentés et dirigés d’une main de maître par l’Officier se mirent en place et débutèrent une fouille intensive des lieux. Kyo, impuissant, n’avait pas moyen d’échapper à la vue d’un groupe aussi dense et aussi bien organisé qui surveillait aussi bien les hauteurs des arbres qu’en dessous des racines, cherchant une quelconque piste. Allait-il devoir couvrir celui qu’il aidait à marcher quelques instants plus tôt ? Ou bien allait-t-il prendre la fuite du mieux qu’il le pouvait en étant certain de finir dans les petites fiches de la Marine après le carnage de Dressrosa ?

« J’ai trouvé quelque chose ! Un sous-vêtement féminin et des traces de pas fraîches ! »

Merde ! Il fallait que la malchance s’acharne pour son plus grand malheur… Rapidement, les fouilles se centrèrent dans l’hectar de forêt où était caché Kyo, la main sur le fourreau de son sabre en se préprant au pire. Tout allait pour le pire, jusqu’à ce qu’un son particulier, ou plutôt un cri d’animal ne fasse détourner le regard du Kebabier vers la direction de Kirara, qui venait de retrouver son maître après une longue promenade depuis le Del Janeiro.

Tout devint alors plus clair, pour s’échapper, et pour permettre à Abel de s’en sortir sans trop de difficultés.

« Vous devriez être en état de marcher, je ne vous ai pas blessé durant notre affrontement. Je devrais être capable d’attirer leur attention et de fuir assez vite pour les laisser sur place, profitez en pour retrouver vos camarades Abel. Merci pour cet accueil sportif. »

« Bubububu ! Je me souviendrai du Cuisinier le plus excentrique jamais vu, fais bonne route ! »

Une dernière poignée de main entre le Minks et l’Homme avant que ce dernier ne se fasse rejoindre par Kirara, qui grimpa sur son épaule d’un bond.

« Kiiiii ! »

« On file Kirara ! En haut et direction droite, pleine vitesse ! »


Le fruit de la Direction permit aussitôt à la mascotte du Navire-Restaurant de propulser Kyo dans les airs à l’aide d’une première flèche intangible qui guida les deux voyageurs en une haute altitude et à vitesse de fusée, sous le regard médusé des membres de la Marine, qui ne purent qu’observer de leurs yeux une silhouette inconnue traverser le mur épais de feuillages pour rejoindre les cieux. Ainsi, tel un superhéro que l’on pouvait s’imaginer en lisant des bandes dessinées, Kyo s’envola en direction du Del Janeiro, qu’il atteignit en dix minutes survolant de haut le combat des Vices Amiraux et des Empereurs, regagnant par les airs le Pont de ce navire qu’il avait quitté quelques temps.

« Shin !... »

Instinctivement, le regard du Blond bifurqua vers une demoiselle dont un certain aspect mécanique et une appartenance certaine au Gouvernement Mondial n’échappa pas aux yeux perçants de Kyo. S’avançant d’un pas tranquille, ce dernier s’aventura, s’interposant entre elle et les passagers du Navire-Restaurant.

« Bienvenue chez moi, voulez-vous commander sur place ou à emporter ? »

Dans un calme olympien, face à un représentant de l’ordre, le Maître Kebabier garda tout son calme et dégaina une nouvelle cigarette qu’il alluma d’un coup de briquet avant d’en tirer une bonne latte.

« Bzzzrt. Kyo, Maître Kebabier, vous êtes, bzzzrt, en état d’arrêstation, impôts non payés… »

Haussant un sourcil, le pas de Kyo résonna sur le parquet en bois par un claquement audible, qui ne laissait place qu’à cette discussion qu’il menait à lui seul. Il venait de tourner les talons, ni plus ni moins et rentra dans ses appartements pendant une seconde, avant de revenir avec une nouvelle paire de lunette, cette fois de vue, qu’il enfila tout en posant à la vue de l’Officier de la Marine sa déclaration fraîchement écrite, accompagné d’une bourse conséquente remplie de billets qu’il déposa dans les mains de la femme.

« Disons que les bureaux d’impositions sont encore bien loins vous comprenez… Mais je vous laisse transmettre tout ça par vos tuyaux qui seront bien plus rapides que les miens. J’y ai ajouté un petit supplément de trente-trois millions de Berrys pour les « frais de dossiers ». Excellente journée. »

Autant d’argent si facilement déboursé. Voilà un scénario que la boîte de conserve n’avait pas anticipé. Choquée, perdue, au point d’en entendre ses circuits internes ne faire qu’un tour dans cette sphère représentant un crâne, elle prit les ordres de Kyo à la lettre et redescendit aussi vite du Navire qu’elle y était arrivée.

Il était désormais temps d’agir, avant que le chaos ambiant ne retombe sur les siens.

« A toutes les personnes présentes à bord, nous quittons Valhalla par la force des événements en cours dont je ne veux pas me retrouver acoquiné d’une manière ou d’une autre. Les aventureux sont libres de rester et auquel cas, ce fut un plaisir de vous escorter sur les mers du Nouveau Monde. Pour ceux qui veulent nous accompagner… eh bien prenez vos aises, nous nous occupons de la Navigation. »

Une voix plus juvénile, qui fit sourire Kyo, s’interposa devant cette décision.

« Papa ! Je voulais voir le Dragon !! »

« Kebhahaha ! Tu auras une autre occasion, pour l’instant, il faut sortir des radars de la Marine tant qu’il est encore temps. On file d’ici illico ! »

Le Navire ne perdit pas de temps, conduit d’une main de maître par Shin le Navigateur et ses soldats nuageux aux commandes du vaisseau, ce dernier reprit la mer sans plus tarder, glissant au travers des mailles du filet, largement aidés par le combat que menait les deux Yonkos à bord, et laissant suffisamment de temps à Zephyr le Médecin, pour soigner Thauma et le laisser revenir aux côtés de son Capitaine.

Les aventures du Maître Kebabier reprirent, pour le meilleur, ou pour le pire !