[FB] De l'ombre à la lumière (Ft Iris Apocalypse)

La traversée fut longue et pénible. La conjonction actuelle ne me permettait pas de m’offrir tout le confort habituel d’un navire commercial, m’obligeant à me terrer dans la cale, noyé dans l’obscurité la plus totale. Je ne m’en plaignais pas. D’ailleurs, une ombre n’appréciait que très peu la lumière, préférant s’épanouir dans les méandres abyssale. D’ailleurs, une ombre n’appréciait que très peu la lumière, préférant s’épanouir dans les méandres abyssale. Toute absence de lumière ne pouvait qu’être bénéfique pour le commun des mortels, pensais-je, il y a encore quelques années. La lumière ne m’apparaissait plus comme une représentation tangible du faux dieu, mais plutôt comme une reconnaissance de ce dernier qui avait tout intérêt à coopérer pour la préservation de l’espèce humaine. Même la lumière détenait sa part d’ombre. Deux faces d’une même pièce.

Nous vivions à une époque assez tumultueuse où les gens comme moi n’avaient pas d’autres choix que de se terrer dans les ténèbres. Considérés comme des parias tout simplement , parce que certains avaient fait le choix de s’émanciper des discours mensongers du gouvernement mondial. Par contre, mon cas était légèrement différent. L’unique chose en commun que je partageais avec le représentant du faux dieu (le gouvernement mondial) résidait dans la privation du libre-arbitre de chacun. Plus l’homme était entravé moins il était réticent à désobéir. Parole d’un ancien esclave. Je souhaitais instaurer un nouvel ordre mondial en détruisant le gouvernement, afin de permettre à l’avènement de mon divin père, le diable, de voir le jour.

Pour parvenir à la réalisation de mes sombres projets, il me fallait constituer un équipage. J'étais convaincu qu'en étant tout seul, je n’y parviendrai pas. Le gouvernement m’avait contraint à vivre dans la solitude, en mettant la main sur mon ancien équipage. Aujourd’hui, mon capitaine se retrouvait six pieds sous terre. J’étais convaincu que je parviendrai à le venger, car l’heure des lamentations était révolue.

Maintenant, que mes pieds foulaient à présent la terre ferme, je parvins à rejoindre les ruelles de la ville, après avoir bravé la forêt et les montagnes. D’un pas lent et ferme, je me retrouvais plongé dans un décor aux allures de western. Étant donné que différents portraits-robots sur ma personne avaient été dressé et tapissé sur les murs des différentes auberges, tavernes, ou autres points d’intérêts de Grand line. Ce qui m’obligeait à prendre mes précautions, baroudant désormais capuchonné, de manière à dissimuler mon visage. La ville de Banaro était assez petite, ce qui représentait plus de risque, mais je n’avais pas choisi cette destination par hasard. J’avais une petite entrevue.


D’ailleurs, je finis par franchir les portes battantes d’un saloon, qui grincèrent sur mon passage, attirant le regard de quelques curieux sur moi. Ils pourront remarquer la présence d’un individu probablement masculin tapis dans l’ombre. Une ambiance festive dominait les lieux, sous un air de country.

-Que désires-tu étranger ? Me demanda le barman, lorsque je passais devant le comptoir.

-Un verre de Rhum sec, s'il vous plaît. Répondis-je sans lui prêter un seul regard, laissant mon visage parcourir l’assemblée à la recherche d’un visage familier.

Soudain, un homme assis dans un coin, à l’abri des regards fini par soulever la main. Il portait une blouse blanche avec des lunettes tout en affichant un sourire pour le moins assurant. Pas de doute, il s'agissait de mon rendez vous. Juste après avoir récupéré mon verre, je le rejoignis, m’asseyant en face de lui, tout en tournant le dos à un bien étrange individu, probablement un mink vu l’étrange touffe de poils. Difficile à dire puisque nous étions dos à dos.

-Quelle agréable surprise de te revoir mon cher ami !

Dit l’homme en blouse blanche lorsque je posais mon séant. Je devais admettre que lors de notre dernière rencontre quelque peu mouvementée. Je ne m’attendais pas à le contacter. Sauf que les choses avaient pris une nouvelle tournure depuis l’arrestation de mon capitaine. Son sourire malsain et son regard de psychopathe ne m’avais pas tant manqué ça. Jusqu’à présent, le Dr Luna Saintecroix représentait le cadet de mes soucis. Malheureusement, il devenait pressant de revoir mes priorités pour ne pas demeurer plus longtemps sur la touche. J’étais activement recherché par la marine, du moins un peu plus que d’habitude, voulant mettre un terme à la tyrannie qu’avait inspiré mon équipage, on se débarrassant de moi.

Dr Luna Saintecroix dit le chirurgien des ténèbres

-Tu n’es pas loin de te douter que la somme d’un million de Berrys a été rajoutée à ta prime récemment.

Voulait-il rendre la situation plus alarmante en me le rappelant ?! Histoire de légitimer sa présence à notre rendez-vous, ou souhaitait-il me narguer ? Dans tous les cas, la situation dans laquelle je me trouvais ne m’inquiétait pas. Mon passif avec la marine ne datait pas d’aujourd’hui.

-En tout cas, je suis assez curieux ; que comptes-tu faire ?

J’étais conscient que ce génie du mal avait suscité ma curiosité lors de notre dernière rencontre en me proposant son aide. Méfiant de nature, sa proposition quelque peu alléchante ne m’avait pas traversé l’esprit, étant moi-même entouré d’un équipage de renom à ce moment-là.

-Rien du tout, je m’apprête à rentrer dans le nouveau monde !

En brisant enfin le silence, je permettais à mon interlocuteur de redécouvrir mon timbre de voix, qui était moins alarmant par rapport à la situation. Avec le temps, j’avais appris à contrôler mes émotions, cela me permettait d’avoir un regard objectif sur la situation.

-HAHAHAHAHAHAHa, ria-t-il à gorge déployée, ton optimisme m’étonnera toujours. N’est-il pas prétentieux de vouloir se rendre dans cette zone maritime assez tumultueuse sans un équipage ?! Dois-je te rappeler qu’il s’agit d’une zone contrôlée par les empereurs des mers, même le gouvernement mondial a du mal à étendre son influence sur cette mer. À moins que, tu as prévu de prêter allégeance à un autre Empereur ?

C’était en partie vrai, mais l’heure était venue pour moi, de voler de mes propres ailes. Après tout, j’étais le fils du diable, il me fallait préparer son avènement en détruisant le gouvernement mondial. J’avais besoin de m’entourer d’un équipage assez particulier et loyal. Lors de notre dernière rencontre, Le Dr Luna m’avait confié d’être en mesure de constituer une armée à l’image de mon divin père, grâce au pouvoir de mon fruit.

-J’espère que l’on ne te dérange pas ? D’un geste de la main, j’invitais mon interlocuteur à ne plus ouvrir la bouche, le Mink !

La créature était suffisamment proche de notre table pour ainsi écouter toute notre conversation. Me pensait-il naïf ou point de ne pas le remarquer ?! Pour le moment, il ne représentait aucune menace à mes yeux. D’ailleurs, mon attention sur lui fut immédiatement détournée par des cris qui naquirent dans la ruelle principale.

-DES PIRATES ! Nous sommes attaqués, criait un des passants en déboulant dans le Saloon.

Aussitôt, la cloche de la ville retentit pour annoncer le début d’un mauvais présage. Ce fut assez suffisant pour créer un mouvement de panique qui vida peu à peu le Saloon.

-C’est l’équipage du chat noir, confirma une seconde personne. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu parler de cet équipage avec à sa tête le capitaine "Crimson K. Rackham".

Rien à faire. J’avais l’impression de parler à l’oreille d’un sourd. La créature assise juste derrière moi ne semblait pas faire attention à mes paroles. Manquait-elle de perspicacité pour comprendre, que je m’adressais à elle ou jouait-elle tout simplement à l’innocente ? Peut-être que ce Mink ne comprenait pas notre langue ? Quoi qu’il en soit, j’étais persuadé qu’il avait suivi notre conversation. Nous n’avons pas été bruyants pourtant. Profitant de la cacophonie du saloon pour couvrir notre discussion, mais le Mink était à bonne distance pour nous entendre. Ce n’était pas comme si j’allais m’inquiéter. Mais d’un autre côté, j’étais vivement recherché par la marine, depuis la dissolution de notre équipage. Le destin m’avait rapidement appris, que la prudence était mère de sûreté.

Étant une extension de ma propre volonté, mon ombre eut l’initiative de s’étirer discrètement, sans se détacher de mon corps, afin de se noyer dans l’ombre du Mink. Malheureusement, elle se stoppa au moment où l’un des habitants déboula dans le saloon. Autant vous dire qu’après son annonce, toutes les personnes présentent, en dehors du Docteur et moi, prirent les jambes à leur cou. Enfin... Le Mink ne semblait pas non plus effrayer par l’annonce. D’ailleurs, dans un moment de lucidité, il semblait avoir retrouvé l’usage de la parole. J’ignorais combien de boisson énergisante, il avait bu, mais se sentant pousser des ailes, il nous fit des aveux concernant les allégations que j’avais porté à son encontre, avant de nous fausser compagnie en voulant jouer les suicidaires. Son timbre de voix, m’avait statué sur son sexe, il s’agissait bien d’une Mink.

-Je suis dans le regret de t’annoncer, que ta Mink, n’en était pas une, rétorqua mon interlocuteur avec un sourire amusé.

Je me tournais vers lui avec un regard inquisiteur. J’avais du mal à comprendre son message. Tout était-il que, le Dr Luna était du bon côté de la table.

-Quoi qu’il en soit, mon cher ami, nous n’avons pas besoin de rester ici plus longtemps, ajouta-t-il. Je retourne sur Nightindale, je te réserve une petite surprise. Retarde ton entrée dans le nouveau monde, je te recontacterais. Crois-moi, tu ne seras pas déçu.

Nous nous séparâmes à la sortir du saloon sans aucune autre forme de procès. Son présent avait intérêt à être à la hauteur de mes attentes. J’avais suffisamment assez de problème sur les bras, pour retarder mes projets. En déboulant dans la ruelle principale, je m’aperçus que les habitants couraient dans tous les sens. Une panique qui les obligeait à se disperser aléatoirement, tentant de créer une distance entre eux et l’origine de leur peur. Sauf que certaines personnes finissaient par se marcher les uns sur les autres.

Malgré le courant descendant de la foule, je tentais de me frayer un chemin. Je fini par rejoindre l’épicentre du chaos en quelques minutes. Je me retrouvais dans le quartier du port. Plusieurs barricades avaient été installées à la hâte pour contenir la horde de pirates qui a leur tout s’étaient fabriqués des couverts de fortune. Apparemment, des habitants assez courageux tentaient de leur tenir tête. Malheureusement, pas mal de leurs cadavres gisaient sur le sol. En-dehors du fait de disposer de sabre, les deux camps détenait des fusils. Je constatais toute même que leur manœuvre leur avait permis d’entraver la menace au niveau du port. Permettant ainsi une évacuation en toute sécurité de la majorité des civils présents sur les lieux.

Sauf que, j’avais une très mauvaise intuition. Une intuition qui se vérifia assez rapidement, lorsque je levai la tête. Certains pirates s’étaient perchés sur les toits des maisons pour prendre à revers la résistance. Rapidement, nous fûmes envahis par une pluie de balles.



Dévoilant mon identité tout en exposant la marque présente sur mon visage, qui avait longtemps fait parler de moi. Je pouvais admirer les regards médusés des habitants qui avaient fini par me reconnaître.

Après avoir publiquement dévoilé mon identité, je m’apprêtai à recevoir une pluie de balles. Munie de sa propre volonté, mon ombre s’arracha de mes jambes pour dresser un mur entre les projectiles et moi, avec les propriétés d’un mur ordinaire. Protégeant de face, malgré lui les quelques civils se tenant à bonne distance de ma personne. J’assistai de façon décontractée, mains dans les poches, au fracas du plomb sur ma barrière de fortune.

Je pouvais encore lire sur le visage des témoins, qui ne s’étaient pas encore remis de mon apparition, de la stupéfaction. Mélangé entre la peur que pouvait inspirer ma réputation et des capacités surnaturelle que m’avait doté mon fruit. Les seules personnes pouvant encore témoigner sur mes capacités n’étaient plus de ce monde. J’étais assez discret concernant ces dernières, appréciant beaucoup l’effet de surprise comme maintenant. Moins j’en disais sur moi, mieux je me portais. L’obscurité ne révélait pas tous ses secrets.

En dépit de ma petite démonstration, les deux groupes opposés, civil et pirate, continuèrent de se confronter dans un fracas de fer et de plomb. Le chaos ! Rien de plus beau pour alimenter vos belles journées. Étant le fils du diable, je m’y plaisais. J’appréciais le spectacle que pouvait m’offrir un affrontement tel que celui-ci. Il y avait quelque chose de beau dans cette symphonie de crie, de peur, de haine et de violence. C’était tout un art.

marquai quelque chose en direction des toits. Je levai la tête pour rapidement m’apercevoir que le mink de tout à l’heure jouait de nouveau les voyeurs. Rectification, il ne s’agissait pas d’un mink, mais plutôt d’une fille dans un costume. Quel accoutrement étrange ! Nous étions pourtant sur un champ de bataille. Qu’est-ce qu’une gamine comme elle faisait ici ? Grand Line était peuplée d’individus étranges et je n’étais pas au bout de mes surprises. La Jeune fille s’adressa à moi sous un air enjoué.

Je fronçais les sourcils pour mieux la jauger. Surpris par son enthousiasme, à moins qu’elle ne semblait pas se rendre compte de la gravité de la situation. Quoi qu’il en soit, connaissant probablement ma réputation, elle ne pouvait que se montrer dubitative sur mon allégeance. J’étais peut-être un forban sans équipage, je ne restais pas moins dangereux aux yeux du gouvernement mondial. Ayant été l’un des commandants d’un Yonko.


La gamine semblait s’amuser en me lançant un défi sans prendre le temps de connaître ma réponse. Tout était-il que, par mes actes, elle n’allait pas tarder à la connaître. Le mur s’était dématérialisé pour former une flopée de corbeaux s’en prenant aux forbans qui paraît ma route. Route que je traçais à vive allure afin de dévorer la distance qui me séparait de leur capitaine. Je ne comptais pas m’en prendre au menu fretin. Sauf ceux qui tentèrent de barrer ma route.

-Tâchez de ne pas mourir ! Lançai-je à la jeune fille, sans lui prêter attention. Mon visage ne laissait rien paraître, sauf le sceau royal Luciférien, une marque noire en forme de croix inversée sur le côté gauche de mon visage, allant du front et s’étendant sur son œil gauche.

Évidemment, certains pirates ayant évité les assauts de mes corbeaux d’ombres tentèrent de me barrer le chemin, malheureusement pour eux, ils tombèrent sur les coups de mon sabre. Lorsque je fus à bonne distance du fameux capitaine, je bondis vers lui, au moment où je pensais que ma lame allait pourfendre le pauvre homme, elle s’entrechoqua avec une seconde lame.

Raiju Olozetta, vice capitaine du chat noir, prime: 50 000 000 B

-Une minute l’ami ! J’étais plutôt sceptique lorsque je t’ai remarqué avec ta cape. Tu dégageais une certaine aura, j’ai eu raison de m’en méfier. Penses-tu que je vais te laisser taillader mon capitaine sans lever le petit doigt ? Voyons si tu te débrouilles bien au sabre.

Crimson K. Rackham, capitaine du chat noir, prime: 230 000 000 B

Crimson K. Rackham éclata de rire, admirant la scène avant de pouvoir se remplir le gossier avec une bouteille de rhum. Le pauvre bougre ne savait pas encore ce qui allait lui arriver. Son lieutenant n’allait pas le protéger bien longtemps.