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Minos
Ven 28 Oct - 19:55
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Notre navire perd la superbe de ses voiles roses en pénétrant dans une purée sombre comme une pizza de trottoir, vomie par un random qui a croqué comme par hasard dans un logia du volcan alors qu’il n’avait paaaas du tout l’intention de devenir une grosse saloperie intuable. Cette mélasse éthérée, elle n’est pas grasse comme la cendre, pas étouffante comme la poussière de roche et pas non plus volatile comme un sable noir balayé par les vents. Je te dirais même que ça ne nous dégueulasse pas les fringues ni ne nous rend coupables de blackfaces. C'est juste bre-som. Comme les idées d'un ado gothique émo – pléonasme - qui choisit d'étendre ses états d'âme sur un journal où les cinq premières pages ont été dédiées à la calligraphie d'épines de roses et de recueils de poèmes d’un fragile anémique de Tarlaisia. Sombre comme un mec chiant qui ne dit rien dans un bar, pourtant en liesse, et qui boit les yeux fermés en attendant que des malabars viennent lui chercher des noises. Suite à quoi, notre héros ténébreux prévient les quidams de ne pas le chercher, soulignant dans ses silences charismatiques et son attitude débonnaire qu'il a du vécu, que ses cinquante kilos de téteur de salades pourraient se mouvoir en une fulgurance vengeresse et irréversible. Il y a toujours un taiseux dans un bar qui se fait emmerder par trois mecs bourrés en demande de ratonnade. Je le sais parce que, ces malabars, c’est souvent moi. Pour un Shanks qui épate des chiards de bleds paumés, t’as cinquante péteux qui finissent dans une poubelle. Fallait boire, mon pote !

Bref, fait noir comme dans le cul d'un Homme-poisson des abysses ! Je suis habitué à l'obscurité. Je te dirais même que j'y suis plus à l'aise qu'en plein cagnard. Mais là, l'avantage d’être un enfant des souterrains ne joue pas. C'pas un vrai noir obscur de caverne, c'est une brume translucide, un gaz ambiant qui teint l'azote sans rien déranger d'autre. On se croirait à une animation d'halloween, mais j'ai rasé trop de poils ce matin pour que la barbe se hérisse et que je sois recevable à ce banquet de tondus.

Mon équipage ne frémit pas. L'est juste attentif, ce que serait tout être qui n'est pas trop con à la bordée de ce monde ancestral que les surfaciens appellent Nouveau Monde. On guette plus une zone où amarrer qu'un démon ailé aux idées belliqueuses, à deux gnons de finir en hors d’œuvre du jour. On trouve. T'as un vieux ponton de bois vermoulu, rongé par la mousse et l'humidité. Les cordes en étranglent quelques bites - ce n'est pas sale - et l'ancre libérée brise une roche perdue dans les âges d'une eau confuse, à la limite de recracher ce qu'on y enfonce. Le bâtiment se stabilise. Je charge un groupe de rester à bord, au cas où le bois ne tiendrait pas, et mets pied à terre sur des roches lisses et blanchies comme des coquilles d’œufs.


Thésée-vous !  Captur20


On y progresse avec une escouade composée de quelques géants, deux humains un peu plus ingénieurs que les porte-haches et un homme-poisson. Les petits se tiennent sur les épaules d'un des grands, le poiscaille me sert d’escorte. Avec lui, on avance en tête jusqu’à ce que les galets calcifiés s’écrasent en écume de perles contre un bloc de pierre planté sur tout le fond du décor devant nous. Une voix ronde comme un appel de phare me chatouille le dos quand un de mes droogies se met à penser tout haut.

"C'est bien ici Valhalla ?
- Où d'autre veux-tu qu'on soit, reproche un autre géant ? On a navigué toute la semaine."

Sûr que Valhalla, c'était la destination rêvée. Des géants, des bestioles, des banquets et de la baston ! De quoi se détendre un peu et faire bombance. Puis, boire un coup aussi. Ils te font de ces vins du pays, dans des crânes de rhino ! Et les menus sont copieux. C'était sympa, la route de tous les périls, mais faudrait la rebaptiser la route de toutes les carences. L'habitant te servait trop souvent un agneau comme s'il te faisait un cadeau. On faisait bonne figure, parce qu'on n'est pas des malpropres, mais sérieusement rien ne vaut la boustifaille façon grattes-ciel à patounes. Même encore chasser, je n’ai rien contre, pourvu qu’on chasse gros gibier.

J’ai beau être d’un naturel enthousiaste, le doute s’installe. Je sens presque l'odeur de la déception, à défaut de celle du graillon. L’énorme mur qui nous bloque l’avancée est empilé d’une rigueur mathématique de briques en ardoise. C'est froid et verni à l'eau de mer. Et grand...plus grand qu'un homme, fut-il géant. Après un instant de contemplation sans plaisir particulier, je me tourne vers mon équipe.

Si on n'était pas sur l'île des géants, se seraient pas emmerdés à construire mastoc. Doit y avoir une porte de forteresse quelque part...
- Au pire, on entre par le mur ?

Je lève la tête sur un des zigs avec ma tête des lundis. Il comprend qu'il a dit une connerie, même s'il ignore laquelle. Je tâche de rester calme et explique, comme un père aimant.

Si une seule tête de con s'avise d'abîmer ce mur, il le reconstruit avec son sang et ses orteils. Non mais vous vous croyez où là ? Chez des pirates ? Ce truc est sans doute là pour une bonne raison et on ne va pas vexer l'habitant en l'empêchant de prendre son déjeuner tous les jours avec sa vue bien uniforme sur des briques grises. On doit la jouer fine.

Le message est passé. Je les fixe un à un: pas de contestation. La marche reprend donc, par le flanc gauche. On va bien finir par tomber sur un pêcheur, un garde-côte ou une sirène à poil, toute occupée à perdre son bronzage sur la plage !


Dernière édition par Minos le Mer 23 Nov - 17:28, édité 5 fois
Minos
Dim 30 Oct - 0:16
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Pas une lucarne, pas un panneau, pas un arbre lumineux à l’horizon, rien ! On a que cette plaque de coquilles de roches fourrées à la roche et ce fichu mur aux silence et surface polis. On longe ce mur depuis des bornes, en vain. J’en viens même à penser qu’on va retrouver notre ponton à force de faire le tour de l’île. En guise d’encouragements, on a des repères côté flotte. Une carcasse de crustacé qui pue encore un peu, une épave limée au sel, des débris coincés dans la plage, ce genre de connerie…

Je tâche de faire bonne figure, mais on se ment tous pour donner le change. Obligé qu’il y a une astuce ! Quand on s’était arrêtés pour pisser ou deviser sur la situation, on avait tripoté les briques, en guise d’un code. On avait aussi fouillé dans les pierres blanches, en quête d’une entrée dérobée. Keud’ !

Bon...

Je marque l’arrêt et inspecte une énième fois le colosse de briques. Avec la brume, on n’en voit pas le sommet. Mais il y en a un, ça c’est sûr. Et vu qu’on vogue côté plage, le plafond ne sera pas de notre côté. Je compte les troupes. Jouable.

Okay, voilà le plan ! On va se faire une échelle de géants. Deux costauds en bas, le reste grimpe façon mille-pattes. Dès qu’on atteint le toit, on s’y remorque et on avise.

Un des géants demande comment on va se repérer en-haut, s’il n’y a qu’un sol de briques. Question pertinente. Je leur dis qu’on se fera une corde en ficelles de fringues au besoin, mais que, de mémoire, aucune mégastructure ne veille à ignorer quand on lui grimpe sur le crâne. Surtout, ça nous dira au moins l’ambition des bâtisseurs et contre quel type de menace ils veulent se protéger. Je songe à un Oz, ou un monstre antique pour lequel des géants sont des lutins. J’avoue que la perspective de chasser une monstruosité de plusieurs mégatonnes me fait frissonner de plaisir. Puis, je me surprends à me modérer. Peut-être que ce mur renferme juste une zone de quarantaine et qu’il ne faut pas y foutre les pieds. Mais si c’était le cas, pourquoi n’avoir mis aucun avertissement ? Les gars prennent des années pour cimenter un mur haut comme le ciel, mais personne ne trouve cinq minutes pour dessiner un crâne ? Si on en juge par la vétusté des épaves, la zone est déserte depuis des mois, voire des années. Une part de moi ne veut pas juste se barrer pour la prochaine île. Je veux comprendre. Et pour piger un endroit inconnu, faut prendre de la hauteur.

La structure se met en place. Les gaillards sont balèzes, même pour les critères de la race. Bon, t’as toujours la grimace quand la semelle de ton pote te ripe sur la lippe et que tu ne peux même pas te gratter sous les bras, mais globalement ça prend forme. A chaque nouveau géant, on s’attend à en finir avec l’ascension. Il y en a deux, puis trois, sans rien. Ce n’est qu’au quatrième que la brume se dissipe, aux dires du pionnier. Mais fait tout sombe. Par contre, il voit le bout du mur. J’en profite pour prendre mon tour d’escalade. Au pire, on me lancera.

Un peu de grimpette et...ouais, la brume a laissé place à du noir pur. C’est à penser que le brouillard était la lie d’un bon vin jais offert aux lèvres des cieux. J’en connais plein qui auraient fait virer leur trouillomètre au marron en voyant un ciel d’encre si épais. De fait, ça reste impressionnant. D’autant que je n’ai pas du tout l’impression de voir une vraie nuit. Ni étoiles, ni lune, ni bourrelets de nuages pour justifier le camouflage. Tu n’as même pas ce côté cotonneux ou flou de nuitées sombres. C’est comme une peinture bien nette, d’une définition si précise que ton œil la perçoit, mais tu ne peux en pointer aucune nuance. Le noir, le vrai. Celui que les peintres cherchent tant à reproduire. Je devrais claquer des dents et hésiter. Peut-être que je regretterai de rester serein. C’est que, dans ce noir profond, je ne vois que la Némésis du ciel de feu et de lumière, aveuglant et mortel, que j’ai affronté en foulant pour la première fois la surface d’un monde bombardé par le soleil. J’aurais aimé, il y a vingt ans, que mon bourreau soit une huile noire qui ne me brûle pas au premier contact. Quelque part, ça ressemble presque au baiser aimant d’un démon qui m’assure que tout ira bien. Je ne le crois pas, mais j’accepte le charme. Et je grimpe jusqu’à ce rebord où, d’un levier, je me propulse enfin sur le rebord de ce mur haut de plusieurs folies d’architectes. Arrivé à destination, je contemple le décor de cicatrices enfoncées dans la pierre, des rides organisées en zébrures interrompues, tordues ou bigornées. Et je me marre comme un bossu devant l’effort fourni pour pénétrer dans ce concept créé uniquement pour empêcher les gens d’en partir. Un labyrinthe.


Dernière édition par Minos le Dim 6 Nov - 3:16, édité 1 fois
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Sam 5 Nov - 1:52
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J’ai déjà vu des gamins avec un coquillage vitré dans lequel on devait faire voyager une petite perle jusqu’au trou du centre. Tu avais des murs pour servir de sentier. Une babiole pour occuper les moucherons pendant que papa et maman attendaient leur correspondance. J’imagine qu’un de ces jeunes joueurs a eu une révélation pour en fabriquer un taille réîle. J’en devine les dimensions plus que je les perçois. Au doigt mouillé, d’après la circonférence perceptible, c’est entre super grand et hors de question que je foute un peton là-dedans. La rondelle ressemble à ces lacets noirs vendus aux gamins, ou une rouleau de papier cul planté au milieu de son porte torche-boule. Au centre du dix-milles tours, il y a une pointe blanche, piquée en son sommet d'une goutte de sang translucide. On dirait une veilleuse.

La trombine du géant de tête me demande si la voie est libre. Pour être libre… Cela dit, je le dissuade d’envoyer les grands formats. J’ai à peine de quoi marcher sans devoir croiser les chevilles et ma confiance envers les talents de funambules de ces empotés est pour le moins rachitique. Les trois plus petits grimpent. Capitaine Rascasse, Archie Techt et Eddie Fils. J’écoute sans trop y faire attention leurs commentaires. Ils recommandent la méfiance, informent les lourds du bas et me demandent finalement quoi faire. Archie propose qu’on se sangle ensemble avec la corde qu’il trimballe. Je pige qu’il a le vertige et que, s’il tombe, il y aura plus chances de survie avec ma capacité à gérer sa chute qu’avec ses aptitudes à rebondir sur les coussinets.

Tu veux peut-être aussi qu’on se tienne la main en levant le petit doigt ? Personne n’attache Minos. Mais Rascasse fera une belle truite avec un asticot accroché à sa petite gueule de faux calme.

Capitaine Rascasse grimace un non-sourire de sa trogne infecte de requin à la variété qui m’échappe. Je sais juste qu’aucune chance que ce machin soit herbivore. Il rechigne, mais prend le bout du nœud d’Archie et le tient assez fermement pour faire davantage blanchir son épiderme d’erreur de la nature recrachée des abysses. J’aurais un escappareil photo, je ferais un cliché du petit ménage tellement c’est meugnon. Eddie s’attache aussi et termine le convoi, sa pétoire tenue en bandoulière tandis qu’il lance le reste du fil vers les acrobates quintaloquintoneaux qui signalent d’une vaguelette en twerk contre le mur de ce même lien qu’ils l’ont bien reçu.

Par bonheur, Archie troque son profil de pucelle d’aventurier de cale contre la bonne idée de dessiner un plan de l’itinéraire. On peut rejoindre le centre, ou presque, en suivant le sommet. Il y aura quelques sauts et quelques erreurs probables, mais moyen de rejoindre le cœur du labyrinthe, un trou vide  dont on ne perçoit d’ici que les feuilles de roches qui l’encerclent. Arène, monstre prisonnier ou petit village vendant des guides à prix d’or, qu’importe ce qu’il y a. Il y a quelque chose. Sitôt l’entrée du site découverte, on infiltrera les géants, on poursuivra le plan du boulet et on ira se faire un gueuleton de tout ce qui a une chair animale dans la calvos de Dédale. Ça va être bien !

En gambadant, je réalise le pourquoi de la corde. Les autres, ils galèrent à avancer. Z’ont phosphoré de la lumière, mais se plaignent qu’elle ne porte pas, par préjudice permanent d’une parité prégnante de loupiotes aux repères apeurés dont se parent les pognes d’arpenteurs perchés sur le perron plat sans porte ni portée à leurs petits petons. Tu peux essuyer ta bouche. Z’ont les chocottes, en gros. J’ai pas des lâches dans mon équipe, même Archie que je vanne. Faut surtout comprendre qu’ils n’ont pas l’instinct du noir total, surtout quand t’as une chute mortelle à chaque bordure. Histoire de rompre l’angoisse et la monotonie, je soliloque gaiement - calme-toi – sur tout et surtout sur rien.

...et c’est là que je lui ai dit « pose ce flingue si tu tiens à la virginité de ta fille. » Tout ça pour dire qu’on a quitté le port avec la plus honteuse des démangeaisons et une bien piètre opinion de la gente féminine. Je vais vous dire une bonne chose, cependant. S’il fallait retenir une seule chose de cette aventure, c’est que vous ne devez jamais, ô grand jamais et ce qu’importe les raisons, prendre une huaaaa !!!

Je sens une ceinture de fête foraine me sécuriser et le manège me faire décoller bien haut. Et même si on oublie ses souvenirs quand on va plus haut, qu’on peut même se rapprocher de l’avenir, le mien est en-bas et pas trop vite. Je lève les mirettes sur ce qui me sert de grappin. Je vois un aigle, ou un pygargue qui bat des ailes pour m’emporter sans invocation de deus ex-machina. Les aigles ils foutent toujours la merde dans une histoire. Le tir de l’aigle, on en parle ? J’ai pas le temps là ! J’ai un compte à régler avec une bestiole qui semble ignorer que j’ai plein de dorikis.

L’ongle de la bestiole est épais. C’est pour ça qu’elle hurle à la mort quand je lui retourne et en fais un piton pour lui remonter la guibole. L’est en panique, le piaf à beau plumage. Il s’agite, mais redescend aussi vite qu’il le peut quand je lui cisaille une partie de l’aile avec son crochet. Ben alors ? On a plus la folie des hauteurs ? Tiens, petite pique en plus dans ta  nuque, saloperie. Ton médecin légiste pensera que t’étais trop con pour te gratter le crâne sans t’arracher les carotides. D’ailleurs sont où ces merdes ? Bha, on en trouvera bien une à force de taper.

Je malmène mon nouveau pote jusqu’à ce qu’il cesse d’essayer de m’éjecter ou de survivre. Mission accomplie ! C’était l’étape une. Etape deux : atterrir. Hmm… Etape trois : voir s’il est possible d’inverser les étapes. Compliquée, cette étape trois. J’en viens à guider Piaf Larage comme un moniteur de detlaplane un peu trop entreprenant.

Allez, décolle ! T’as appris à voler toute ta vie et tu vas me faire croire que tu n’as aucune mémoire musculaire ? Un dernier coup mon pote, pour la gloire !

J’agite ses ailettes comme si je voulais ventiler l’île entière. Quand on passe sous la barre des murs, une poussée d’air d’archi-remède semble porter ses fruits et ses plumes. Je tombe toujours, mais le gouvernail prend son poste et je plane plus ou moins. En défilant dans ces couloirs, tout ce qui me vient en tête c’est « pas de cul de sac ». La prière s’exaucer au moment où mon serf-mourant se rétame le bec contre un virage un poil trop serré. Le sol et le ciel se battent devant moi et je m’agrippe à la doudoune en espérant que les aigles retombent toujours sur leurs pattes. La réponse est presque. Le corps du volatile se brise et m’entraîne dans sa chute en un violent roulé-boulé que contrarie un mur d’un rebond douloureux, avant que je m’écrase façon albatros sur les dalles de ce sol maudit. J’ai l’impression d’avoir trébuché dans une roue de hamster, mais je suis en vie. Le corps va bien et s’en sortira avec quelques ecchymoses. Mon rapace fan de rapt est tout rip. Il va voler beaucoup moins bien ! Une aile est partie je ne sais où, quand le gros de la carcasse s’est traînée sur plusieurs mètres. Les traces de sang m’indiquent d’où je viens, mais pour le reste, va falloir naviguer au pif. Couloir devant, couloir derrière. J’étais tellement occupé à lire le manuel de pilotage que j’en ai oublié de consulter la carte. Il n’y a jamais d’Archie quand on en a besoin. Encore devoir se démerder tout seul, le Minos.

Je vérifie mon matos et emporte tout ce que je peux sur le transport. Quelques plumes, la serre, la viande. Au moment de faire mon paquetage, je remarque que les plumes se détachent toutes seules et que l’animal a grise mine. Je veux dire, au sens figuré. L’œil est vitreux, la peau fripée et sèche. Il ressemble à un vieux vautour, mon splendide aigle des cieux. La viande pue, suinte une eau saumâtre et des asticots se baladent entre les plumes les plus proches des plaies, sèches et putréfiées. Je ne comprends pas. A défaut de griffons, on range des perles. Je poigne dans les nécrophages dodues et les regarde me filer entre les doigts. Les bestioles ne sont pas empoissées de sang, mais je rince quand même d’un peu d’eau au cas où. Et hop, dans le hangar à claquantes. En mâchonnant mes protéines, je compare les serres du machin et m’étonne de voir que celle que j’ai arrachée est toujours impec, quand celles toujours accrochées sont érodées, comme sous l’effet d’un gaz. Si les lieux avaient un genre de vieil artefact qui fait se dégrader les corps morts, ma serre sera plus abîmée encore. C’est étrange et illogique.

M’est d’avis qu’il valait mieux éviter d’emmener la cohorte dans ces lieux. Pas pour les aventuriers, pas ceux qui cherchent encore du sens à ce monde. Perso,  j’ai vu tant de choses que les surfaciens ne pourraient imaginer, en tout cas pas sans vouloir y accoler un fruit du démon. Des monstres de pierre, aux yeux de feu, surgissant du néant où la gravité avoue ses limites. J’ai vu des identités se disputer, dans une terre que j’incarnais autant qu’elles. Tous ces moments perdus dans les songes, comme la mémoire de celui qui a vécu ma mort. Le sommeil me gagne soudain. Je m’assieds, blotti contre un mur froid de pierre poncées par les fantômes et m’endors sans crainte, drapé d'un mysticisme qui ne peut m'inquiéter, puisque je peux le rompre. Au réveil, j’aurai bien des choses à accomplir.


Dernière édition par Minos le Mar 22 Nov - 20:29, édité 1 fois
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Mer 9 Nov - 0:49
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J’ouvre les mirettes sur une absence de douleur. Le corps a bien bossé ; je suis tout neuf. Petit regard sur le cadavre. Il est aussi blanc qu’un tas d’os au fond de catacombes le permet. Le sang de la zone de crash a séché, tandis que ma serre commence à peine à ternir. Je retire la chair raide autour de l’arme et la range dans le ceinturon. Blanc bec m’a donné ce que j’attendais, alors je collecte les os qui se détachent en toussant de la poussière de ce qui devait être du cartilage. J’empile le tout dans une gibecière et me mets en route. Le but, c’est de tourner dans la même direction et de caler un os à chaque tournant. Avant chaque dépôt, je fore un petit chiffre de l’ongle, histoire d’avoir une chronologie des événements.

Le temps s’écoule au métronome de mes pas sur les dalles du labyrinthe. Ce que j’ai remarqué d’entrée, c’est qu’il n’y fait ni chaud, ni froid. Pas tiède non plus. C’est comme si la température n’était pas un facteur des lieux. Je peux réchauffer ma main en soufflant dessus et y sentir la condensation de la vapeur, rien ne signale l’évaporation ensuite. Je n’ai que ma chaleur envers moi. C’était comme si le lieu où j’étais se foutait de ma présence. Une vie sans incidence, tu le vis ça ? Tu peux t’entraîner à vaincre des monstres, des connards de tous drapeaux et même toi-même, mais rien ne te prépare à affronter des lieux où ton ennemi est juste l’ignorance. La certitude que, qui que tu sois et quoi que tu fasses, personne n’en ai rien à faire. T’es juste personne. Doit être une femme qui a conçu cet enfer, ou un youdendeneur.

Je commence à croire que je suis tout seul dans ce couloir, quand je vois un corps de….cheval ? Un truc qu’on pourrait affilier à une bestiole de course. La chair est déjà pourrie, mais une découpe signale que le prédateur a prélevé sa dîme il y a peu. Une patte entière. Je regarde la panse. Elle sent la mort et les surlendemains de sanitaires près d’un restot épicé, mais aucune entaille dans le bide bouffi et gélatineux de la bestiole. Pas de traces de griffes sur la croupe, pas de trous dans le cou. Un dans la tête, pleine face. Coup unique. Ce qui a tué ça est gourmet du menu pur muscle, cuissot à la broche. C’est facile à transporter sur une épaule d’humanoïde. On dirait que j’ai un copain dans les environs. Les traces de sang sont sèches et à moitié effacées au sol, mais je les vois sans souci. Je suis la trace de mon ablateur de sabots.

C’est lui qui me trouve. Devant moi, il y a un gars. Cheveux clairs en rideaux sur des yeux fatigués, barbe relativement courte mais déjà hirsute, costume usé de cadre qui a perdu son groupe il y a belle lurette. S’il ne pointait pas deux doigts dans ma direction, je croirais à un zombie. Le zig reste fixe, concentré. Je vois à ses yeux qu’il ne me fixe pas vraiment, que ce noir ambiant le plonge dans une brume opaque. Mais il me sent, ou ses doigts le font. En tout cas, c’est pas instinctif de braquer la gueule d’un adversaire de six mètres, surtout à cette distance. Je reste silencieux. Le bonhomme doit penser qu’il a encore une arme à feu entre les doigts. A moins qu’il espère que le truc qui s’avance vers lui s’y tromperait et repartirait d’où il est venu. Un détail, pourtant. J’ai bien vu un trou dans la tête du quasi-cheval. Par contre, aucun holster sur lui. Se peut qu’il cache un canon sous la veste qu’il tient du bras ballant, mais je doute en constatant que son épaule a encore la moiteur du sang de bestiole fraîchement tuée. Si le labyrinthe n’étouffe pas les sons, j’aurais dû entendre la détonation. Hors, rien.

Ok, Débilly The Kidd. Range doucement ces doigts dans ta poche et dis-toi bien que t'as plus peur de moi que moi de toi.
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Ven 11 Nov - 18:09
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Deux brûlures me prennent pleine poitrine, comme une piqûre de couteau rouillé. Les réflexes et une compréhension innée de la situation me font pencher la tête, un instant avant qu’une autre bourrasque file près de mon oreille. Du shingan, sharigan, chicane, je sais plus comment on appelle ça pour faire classe. Dans une cour de récré, c’est juste piou piou avec les doigts. J’ai pas de bol. Je me paume dans un labyrinthe fabriqué dans une cité de géants et le premier trouduc’ qui sociabilise c’est un agent du Pol. En prime, un qui a le haki du petit adepte de la facilité en sentant l’ennemi partout. Un peu lop’, pour un adepte de la pistole, si je peux me permettre. Lui c’est clairement le genre à avoir le besoin névrotique de rassurer son complexe d’infériorité en assumant non-stop qu’il est meilleur que les autres. Le genre à toujours faire un château de sable plus haut que les autre,s ou à les piétiner, ou à appeler son papa pour dire que les autres ont triché parce qu’ils ont raflé tous les coquillages . Ce genre de petit peigne-cul insupportable qui a dû signer son adhésion au Cipher avec une demi-molle. Sans doute même qu’il a brandi son contrat dans les clubs libertins le soir-même pour espérer tremper son biscuit. Il a vu que ça ne donnait rien, que le prestige d’un métier de costard-cravate ne marche que si t’es beau et musclé, même sans costard-cravate. Et tout bien réfléchi, pas besoin du prestige du métier non plus. Thierry la Trombe a dû tellement ruminer son évanescence qu’il s’est inscrit à un club de tir. Il a vu toutes les têtes de ses amis d’école, puis collègues dans les cibles. Chett qui lui faisait un Luigi chaque matin, Chad qui avait de moins bonnes notes, sauf en sport, Léa, qui lui a fait faire ses devoirs parce que, tu comprends, ses cours de mannequinat lui prennent tout son temps. Heureusement que Chad la conduisait. Thierry, il a ruminé et changé sa frustration en haine, sa haine en ambition. Il s’est appliqué. Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre de toute ? C’pas comme si des amis le déconcentraient chaque soir pour le sortir. Il a mis le temps, mais à force de coups de putes aux bureaux, de boulots dont il s’est attribué le mérite et de beaucoup, beaucoup de séance à agiter ses petits doigts frénétiquement pour cracher plus loin, il est devenu bon pour interrompre la vie meilleure que la sienne des gens qu’il croisait. Jusqu’à ce jour, où il s’est retrouvé face à Minos. Fin de partie pour toi, Thierry. C’pas un couilles-bleues qui va tirer Minos.

Shinoobi refait des mouvements avec ses doigts. Eh ouais, suis pas tombé ma gueule. Et cette fois, tu vas douiller. Je lis dans ses gestes les détonations et anticipe pour m’approcher. Ca loupe, encore et encore. Thierry ne pige pas. Ses tirs se font plus rapides, moins précis. Il cherche à abattre un éléphant dans un corridor. Ma main racle le sol et arrache un pan de pierre qui file vers lui en pavois improvisé. Ses tirs s’écrasent, mais fracture le bouclier. Pas grave, je suis déjà presque à portée. Je prépare un crochet qui devrait changer Vesteman en porte-manteaux. J’arme. M’en fous que le bloc de pierre soit encore entre nous. Il ne ralentira pas mon poing. J’abats et crache du sang. C’était pas dans le plan ça. Je comprends. Les derniers tirs n’ont pas visé l’obstacle. Thierry a visé les parois et employé des ricochets pour m’attaquer sur tous les flancs. Merde, l’est pas con lui ! J’ai ses coups de poinçons dans les côtes et les cuisses comme si j’avais vécu une mauvaise cantine de prison. Le poing ne s’arrête pas pour autant et je lis, malgré mon état, la surprise de l’euthanasiste qui pensait en avoir fini avec moi. Il plante ses petons dans le sol et se fige. Le tekkaï. Sale petite merde…

BANG !

Je percute sa trogne d’avorton plein fouet. Il encaisse sans broncher, jusqu’à ce que l’impacte bousille le sol sous ses pattes alors que je continue mon coup. Eh ouais mon pote, c’est ça la patate du mec le plus fort du monde. Bienvenue dans ton enfance. Il est emporté par mon poing et finit encastré dans le sol. Je sens clairement ses os se fracasser contre mes phalanges et prolonge l’assaut jusqu’à ce que la terre de Valhalla me parvienne au coude. Victime tuée et enterrée en un coup. Du grand Minos.

Le combat fini, je retire la menotte des quenottes et m’inspecte le corps. Pas de balles, bien évidemment. Il m’a ventilé les muscles comme un chinois. L’ustensile de cuisine, pas le gars d’un pays qui n’existe pas. Je contracte les muscles adéquats pour stopper les hémorragies et me fais un bandage avec sa veste laissée sur place. En vidant les poches, je trouve série de cartes d’identité. Le même mec sur toutes les photos, mais en propre, sans barbe. 55...ans, je suppose. Le reste, je ne sais pas le lire. Mais je vois que les caractères varient. Thierry doit se faire passer pour un vendeur de dessert sans gluten en guise de couverture. Un escargophone cassé, un briquet, des clopes, des notes illisibles, avec quelques schémas, le dessin d’un monstre cornu qui me rappelle étrangement moi. Ah, la chance se fait monogame on dirait. Dommage que ce soit sans mon consentement.

Je sens de nouvelles brûlure du dos et me retourne pour frapper ce merdeux encore en vie. Il est coriace. Cette fois, il saute et bloque mon coup, virevolte et réduit sa vitesse d’ écrasement en ponctuant le trajet de petits freinages dans l’air. Fait chier. Non seulement ça ne l’a pas autant endommagé que voulu, mais en plus il est à nouveau à distance. Pas le temps de penser ni de panser, je fonce. Ses tirs jouent tous en plusieurs bandes. J’ai beau avoir une vision claire et discerner les impacts, arrêter des balles invisibles c’est sacrément coton. Plusieurs traits me percent le corps. Les blessures se font nombreuses et, malgré ma santé de fer, je sens que je perds en réserves d’énergie. Faut en finir assez vite ou je perdrai trop de sang pour pouvoir le calmer. Mes deux paluches heurtent les murs adjacents et défoncent ses zones de ricochets. C’est ce que j’aurais voulu, en tout cas. Thierry parvient à jouer des rebonds sur des briques encore en train de tomber et, là, je n’arrive pas à anticiper les trajectoire. Je sens l’organisme entrer en zone orange, m’intimer de  réduire les dégâts ou je perdrai bien vite en puissance. J’aimerais bien, mais j’entre dans le nuage de poussières de mon éboulement et me retrouve autant aveugle que lui. Mais je sais où il est. Par ailleurs, ses tirs ont cessé. Il serait bien aveugle, lui aussi ? L’a peut-être des implants oculaires ? Non, je les auraient remarqués. Ses pupilles étaient dilatées et fouillaient partout quand je m’approchais. Il est aveugle. Mais pourquoi il cesse de tirer ?

Atchoum !

Mon poing vaporise sa morve avant de lui torcher la trogne. Cette fois, aucune défense. Je lui avais déjà éclaté le nez ; là c’est la mâchoire inférieure qui émet un craquement dans les graves. J’ai retenu la leçon des trajectoire, alors je rabats mon poing vers le sol et le confronte à nouveau au pilon bien concassant. A peine le poing relevé que je l’enfonce à nouveau. Son corps ne proteste plus les deux coups suivants, puis il se téléporte à côté du la zone de forage. Je le vois, lui pleure des yeux et saigne des oreilles. Il est en mauvais état. Bien moins mauvais état qu’un individu même très fort devrait accuser, mais j’ai quand même l’ascendant. Je le saisis par la gorger, le soulève sans peine et le coince contre un pan de mur encore intact. Mes doigts broient la brique et enserrent son cou. Il me fixe d’un œil, en souffrance, et éternue encore. Ses doigts d’une main s’aligne sur ses iris noyées. Un seul tir dans la tête ne suffira pas pour me tuer. Par ailleurs, il est condamné. Dès l’instant où il fera feu, il mourra.

Je fais feu le premier. Ma main allume la cloque que je viens de lui mettre en bouche. Il est surpris, interdit un instant. Par la lueur du briquet, puis de ses bouffées, il entraperçoit mon visage, troublé dans l’emballement de son système lacrymal. Je comprends qu’il n’attendait pas un visage humain, pas plus qu’un monstre qui lui offre la cigarette du condamné. Thierry se permet d’essuyer son œil encore ouvert et me rebraque, mais sans plus trop y croire, pas plus que moi qui ai cessé de rapprocher mes pinces de ses cervicales. Je laisse le noir des lieux regagner la quiétude et parle, calmement.


C’est un pirate, un agent du CP et un marine qui doivent investir une pièce dont la porte est fermée.

Le CP commence. Il arrive à la porte avec un geppu pour éviter de faire du bruit. D’un shingan, il fait sauter la serrure. Puis tekkai pour pour éviter des tirs d’embuscade, soru, soru, geppu, soru, rankyaku, resoru et...il n’y a personne.

Le pirate court jusqu’à la porte. Il lance son haki de l’empathie pour détecter ce qu’il y a de l’autre côté de la pièce. Comme il sait qu’il n’y a aucun danger, il enduit son meitou de haki et détruit la porte qui valdingue à l'autre bout de la pièce. Puis il entre et compte sur son logia pour le prévenir de tout piège. Toujours personne.


Je me tais. Thierry avait émi un petit rire sur la partie CP, mais s’était totalement détendu sur celle du pirate. Il demande, intéressé :

Et le marine ?

Le marine il tourne la poignée et ouvre la porte. C’est une blague de caserne...

Nouveau silence. Le barbu tousse un rire franc qu’il bloque de sa main définitivement congédiée du service braquage et perforation d’humains. Je le repose au sol, imbibe de flotte un reste de tissu de sa veste et lui file en mouchoir. Il se fait une toilette sommaire, puise se mouche, plusieurs fois. La poussière est retombée, mais il est encore couvert de crasse. J’entends un merci sortir du tissu en train de lui nettoyer les trous de nez.

Je ne sais pas si tu es réel. Mais qu’importe au fond. Je m’appelle Orme.

Je suis le Roi Minos. Mais tu peux m’appeler Minos. Je peux te poser une question indiscrète ?

Il prend une seconde pour se préparer, mais renonce bien vite à devoir s’armer de réserve envers ce monstre à visage humain.

Vas-y !

Ca t’emmerde si je te pique une clope ?

Il lèves les sourcils, étire les lèvres gorgés de sang et lâche un rire bruyant en cherchant sa veste. Je m’en allume une.


Dernière édition par Minos le Mer 23 Nov - 18:19, édité 1 fois
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C’est là…..aaah...ah….atchoum !!! Désolé…


Pas de prob’...

Le pauvre Orme se sèche les yeux avec un revers moite de la main et vérifié une énième fois que la chemise qui lui avait servi de mouchoir a pu sécher. Ce n’est toujours pas le cas. Les quelques fois où ce grand allergique ne se fait pas les abdos en éternuant, il me parle de lui, puis de cet endroit. C’est un zig du Cipher Pol, ça on l’avait tous capté. Il a perdu son groupe il y a des temps qu’il ne peut se rappeler et erre depuis, brinquebalé entre des couloirs sans fin et des nuits sans silence. Quand tu déambules à la recherche de quelqu’un, tu ne croises personne. Et quand tu ne veux croiser personne, au moment de dormir, les bruits et chuchotements commencent. Bernie a des valoches sous les yeux assez grosses pour exiger un supplément en cale. A force de ne pas pouvoir dormir, de vivre dans une zone d’ombre, il a perdu la notion du temps. Même dans ses songes, les cauchemars le réveillent bien vite. Il se pense mort. Il nous pense morts. Je crois qu’il est surtout épuisé.

J’lui ai dit « mais Ormie, t’es loin d’être naze en baston. Pourquoi t’as pas créé ton propre sentier à travers les murs pour te tirer ? ».  Parce que bon, même s’il est vaste l’enclos, en ligne droit, ça se trace en une aprem. Je te fais sa réponse sans les éternuements. Tu te rappelles, quand j’ai pété les murs sur mes flancs pour chambouler ses rebonds de tirs ? Ben une fois la poussière retombée, le combat fini et les langues déliées, j’ai vu. Derrière le mur, il y a un autre mur. Et encore un autre, puis un autre. Ormielarynge m’a expliqué qu’il savait, qu’il a déjà creusé un tunnel et que, si de dehors, les murs sont limités, sitôt à l’intérieur c’est une autre paire de manche. Se barrer en creusant, pareil. Tu n’aboutis jamais nulle part. Quant à la voie des airs, elle mène à un noir total, où il se fait repousser par des choses qu’il ne parvient pas à anticiper. Sans le geppu, il serait mort une centaine de fois. Je repense au noir total que j’ai contemplé au sommet. Même moi, je n’en perçais pas les détails. Ce genre de couleur n’existe pas à la surface. C’est comme la peur des enfants envers l’obscurité, mais qui te terrifie une fois adulte. Orme a peut-être raison.

Peut-être qu’on est morts. Je ne vois pas en quoi ça devrait dissuader de continuer à faire ce qu’on aime. Il m’a dit que, étrangement, quand on manque de vivres, de fringues, de pansements, il suffit de marcher et, tôt ou tard, on tombait pile sur ce qui nous permet de continuer à avancer. Les prisonniers du labyrinthe ne meurent pas de soif, ni d’infections à cause du manque d’hygiène. Ils puent, ont faim, ont soif, dorment peu, mais leurs fonctions vitales restent maintenues au minimum pour leur donner l’énergie d’avancer. Orme pense que, si je suis là, c’est parce qu’il allait bientôt se faire sauter le caisson. Je suis l’ami imaginaire venu le distraire et lui servir de renfort moral. Charmante théorie. Le truc, c’est que moi je n’avais pas besoin d’un pote et on m’en a mis. Je n’ai pas non plus assez faim pour le bouffer. Je me dis que, si le labyrinthe était si bien connu et que j’étais un songe assuré d’avoir une histoire, je serais codé pour conforter le dément dans ses théories. A moins que l’idée soit de le distraire par la divergence d’opinions. J’ai un vécu bien étrange. Est-il inventé, lui aussi ? Je ne cherche pas de réponse parce que je n’en suis pas à ma première aventure. Tout ce que je raconte là, j’e l’ai déjà ressenti, sous bien des angles. Alors, si je suis vraiment un être fictif, créé pour distraire un péquenaud paumé dans une zone de collecte à errants, pourquoi me mettre dans des situations qui ne proposent aucun inédit ? Si j’ai été amené ici par des volontés mystiques, c’est pour sortir le bougre de sa situation.


Ah, ton pressing.

Devant nous, sur un cadavre desséché depuis des non-lunes, un corps humain portant des fringues similaires à celle d’Orme. Il ne s’en étonne plus et, sans hâte ni dégoût, détrousse le cadavre de ses habits. Il transfère ses effets personnels dans les nouvelles poches, mais reste à poil. Comme il s’en doutait, le squelette a fait tomber une gourde d’eau en mourant. Il la renverse sur ses cheveux et fait sa toilette. L’agent m’a un peu causé de son passé et, de ce que j’ai constaté, il manque d’expérience de survie. Il connaît plein de trucs, mais les gestes pour rester en vie en zone hostile, c’pas trop dans ses modules. Par exemple, il ne vérifie pas l’eau. Selon la scène mise devant nous, le mec est mort alors qu’il avait de l’eau. Ses godasses ont encore tout leur cuir, donc il n’est pas non plus mort de faim. Et à voir les os, il n’y a pas de traces flagrantes de batailles. Pour moi, s’il n’est pas mort d’un malaise soudain, c’est la flotte qui l’a tué.

Sitôt qu’orme s’est baigné dans son tahiti louche, je lui chipe le flacon et renifle. Ca ne sent rien. Normal. Je veux dire, même sans poison, ça devrait sentir quelque chose. L’eau croupit vite sans traitement. Sauf que ce squelette, il a pourri plus vite que son costard et les autres accessoires. J'ai quand m^peme du mal à imaginer que des gens meurent exprès avant qu'on les croise. Tout ça n'est qu'une farce.

Ca va mieux ?

Oui, se soulage l’allergique en veillant bien à s’égoutter la barbe et les cheveux. Maintenant qu’il s’est débarrassé de la poussière, son état devrait s’améliorer un peu. Sa barbe, parlons-en. Si je suis là pour le sauver, je dois maximiser ses chances. Sur les photos, il est glabre, au mieux ubersexuel. Je le laisser se refroquer pour ne pas devenir l’égérie des fans de yaoi et lui penche la tête sur le côté, la serre d’aigle tenue dans la pogne devant son œil inquiet.


Si je devais te trancher la gorge, ça te ferait tant chier que ça ? Ferme-là et détends-toi. Et si tu veux me rendre un service, évite d’avoir la gaule ou je te laisse une mouche sous la lèvre.


Dernière édition par Minos le Lun 21 Nov - 3:53, édité 1 fois
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Le Cipher Paumé retrouve une apparence à peu près humaine quand j’en ai fini avec lui. La serre ne vaut pas une lame de rasoir, mais elle est aiguisée aux pointes. J’ai refait plus ou moins ce qu’il y avait sur la trombine des photos. Surtout, ça l’a marqué, le bonhommet. On n’a pas échangé un mot autre que « tourne la tête » et des instructions du genre. Pas un salon de manucure, le Minos. Néanmoins, il a apprécié qu’un autre être s’occupe de lui. J’ai l’habitude des traumatisés de guerre. C’est important de les relier au social, de leur donner des petits objectifs, de les encourager. On va quand même procéder à la méthode express ici, parce que j’ai pas que ça à foutre. Surtout, je suis pas son thérapeute. Pas envie qu’il me colle aux basques parce que je suis son nouvel univers où je ne sais quoi. J’en ai déjà quelques unes des gens comme ça dans mon équipage et ça m’emmerde toujours un peu. Volez de vos propres ailes, putain !


Voilà ! Bon, tu risques pas de convaincre une mère célibataire de t’ouvrir sa porte après dix-huit heures même si tu pissais le sang, mais au moins elle n’appellera pas la Marine.

C’est très bien. Merci.

Ca vous fera 2000 Berries !

Mince, j’ai laissé mon liquide dans le navire. Je vous laisse ma carte d’identité en gage, j’en ai pour cinq minutes.

Ha ha ha ! C’te crevard !

Il s’essuie la mâchoire et m’emprunte ma pierre de sel pour passer sur les irritations. On se remet en route bien vite. Sur la route, c’est lui qui casse la monotonie de nos bruits de pas.

J’ai déjà trouvé la sortie plusieurs fois.

Ah ouais ? Inaccessible ?

Oui et non, qu’il me fait, un peu honteux. Je ne trouve la sortie qu’en rêve.  

Ah…

Ce n’est pas un rêve normal. J’ai les sensations, le sentiment de fatigue, les odeurs. C’est trop précis pour être comme quand on dort. J’entends un hurlement de monstre, toujours le même. Puis, je me rends compte que c’est une respiration. Comme un bruit de fond d’une créature dans laquelle je suis. Je ne suis pas un lâche. Je sais me battre. Mais ça, c’est pas un truc contre lequel tu peux lutter. La question de ta puissance n’a aucune valeur. Tu plies les genoux, point. Et la créature te veut du mal.

Je le fixe, sans me moquer. Rien que d’en parler, je vois qu’il a la trouille.

Les couloirs de ce labyrinthe réverbèrent peut-être les sons comme un genre de grosse trompette qu’on met sur l’épaule.

 Un soubassophone ? Je ne crois pas. Je n’en sais rien. C’est pas juste le son, c’est en-dedans. Eh puis, le même rêve, tout le temps. J’aimerais croire que c’est juste moi qui déraille, mais je l’ai entendu en vrai. Le monstre, il existe.

Orme s’est arrêté pour me dévisager et voir dans mon expression si je lui renvoie un sentiment de folie. J’ai juste une forme de peine pour lui, mais une part de moi veut penser que c’est vrai. Une autre veut éviter à Orme de définitivement péter les plombs en s’exposant à son cauchemar. Les deux moitiés veulent trouver la sortie. Je passe un deal avec moi-même. Si cette saloperie est devant la sortie, je lui péterai la gueule et on passera, quitte à devoir trimballer Jeannot les chocottes sur mon épaule après l’avoir assommé.

Tu sais, je me suis déjà demandé ce que je ferais si j’étais vivant et si j’arrivais à sortir. Est-ce que ma famille m’attend ? Ma femme m’aurait attendu tout ce temps ? Mes patrons seraient ravis de voir un employé potentiellement déserteur ou prisonnier de guerre refaire surface ? Parfois, je me dis qu’errer ici est ce qui vaut le mieux. J’ai à manger, une route, je ne dérange personne.

Depuis une minute, tu casses les burnes à quelqu’un. Je sais que t’en as chié et je sais que ce genre de décor mine le moral. Mais on ne t’a pas amené un acolyte guilleret pour que tu l’emmerdes avec tes lamentations. Ta femme t’a quitté ? Prends-en une autre et souhaite-lui une bonne vie. Les mecs lambdas qui se font tèj ne se blottissent pas dans des catacombes, ils remontent la pente. Tes sups veulent ta mort ? Bienvenue dans mon monde. On y vit très bien et on a d’autres plaisirs qu’un bilan d’entreprise annuel avec une parcours de tes objectifs et une note de satisfaction de la part d’une blondine avec son chignon serré, son tailleur strict et son rouge à lèvre quasi noire pour montrer à tous le monde par son look de fausse moche qu’il faut la prendre au sérieux. T’as d’autres sujets à traiter ou on peut enfin penser à autre chose que comment t'as raté ta vie ?

Je me suis un peu emporté sur la fin, mais il est plus penaud que réfractaire. Je le laisse macérer dans ses pensées et attends qu’il lève une patte pour reprendre la marche. Comme il traîne, je sens que je suis en train de le perdre. Je soupire.

Bon, j’ai un peu exagéré.

...

Je veux dire, elle est est quand même un peu moche, la gestionnaire de bilans.

...

Puis une ex-femme, ça peut se récupérer.

...

En plus, si t’es CP-9, t’as pas le droit de butter l’amant ?

Suis pas CP-9….

Bordel, je suis vraiment à ça de penser que t’as pas de bol.

Il esquisse un sourire.

J’aimerais te proposer un deal.

Yep ?

Je suis claqué. Vraiment claqué. Laisse-moi dormir une paire d’heures. A mon réveil, si t’es toujours là, je te promets de ne plus me plaindre.

Et de m’aider à sortir d’ici ?

Et de t’aider à sortir d’ici.

Je souris et clape des mains. Il s’allonge et pose sa tête sur sa gourde, enveloppée de sa veste. Moi, je détache ma cape et lui jette avant qu’il sursaute.

Couverture. Si je ne suis pas dans ton rêve, c’est que ce n’est qu’un rêve. Bonne nuit.
Minos
Mar 22 Nov - 15:55
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Je me suis posé et n’ai pas fait de bruit. En milieu hostile, tu es au taquet, même quand tu crois dormir. Je voulais éviter de le sortir de sa bonne résolution pour qu’il me découvre en train de me gratter le cul. Le temps passe et passe et peu de choses ont changé. Qui aurait pu s’imaginer que le temps se serait si vite écoulé ? Sûrement pas la belle aux bois Ormants. Il émerge, se rendort, puis vérifie dans un sursaut de lucidité s’il est seul. Je suis là.

Thésée-vous !  Minosb10

J’ai dormi longtemps ?

Quatre heures. Peut-être cinq.

Sérieusement ?

Il se dresse et se frotte les yeux. J’allume son briquet et lui passe. Il s’en grille une, respire encore un peu fort à cause de son nez bouché et prend le temps de récupérer ses esprits.

J’ai rêvé.

La bestiole ?

Non. J’étais dans la maison d’un ancien collègue que je ne vois plus depuis des années. Sauf que sa maison était très en hauteur. Je pestais avec une autre personne, floue, sur le fait qu’il avait beau avoir des habitudes de célibataire, c’était vraiment dangereux de devoir utiliser des échelles en bois vermoulu, posées comme des ponts pour aller d’une pièce à l’autre. Puis il se passe des choses plus brouillonnes.

A la fin, je me retrouve en-bas de la même maison, sauf que je suis avec sa sœur. Soeur qui est réelle et avec laquelle un collègue dont j’étais plutôt proche sortait. Bref, c’est la même fille, mais plus ronde. Elle me demande si j’ai retrouvé le cocktail molotov. Je dis que c’est son frère qui l’a normalement, mais elle me dit qu’elle a fouillé partout. Moi, je pense surtout à me la taper, mais je sais dans le rêve qu’elle est déjà en couple. Je me mets à faire des insinuations. Elle ne me bloque pas, mais j’ignore si elle a aussi envie. On est dans sa cuisine et elle fait je-ne-sais plus quoi. La vaisselle peut-être. Elle se déplace pour passer devant moi et me fait le coup de tomber pour s’étaler contre moi. Je lui tiens la taille et, comme elle me posait une question avant de tomber, je lui dis que, depuis cinq secondes, j’ai du mal à me concentrer. Et je me réveille.


Ah merde !

Oui. J’ai un peu lézardé, mais le rêve n’est pas revenu. Moi qui comptais mémoriser le trajet pour la sortie en retrouvant le monstre. C’est la première fois que je fais un bon rêve.

L’effet Minos ça !

Tu crois ?

Mha, va savoir ! Je crois surtout que causer de ta femme a réveillé une partie de toi.

C’est sûr. Bon, on s’y met ? Ta cape est très agréable au passage. C’est une laine de quoi ?

Je lui parle de la laine des moutons des Blues, sur une île où tout tourne autour de l’élevage. Lui aussi, se met à parler de sa vie. Il omet les noms et détails qui pourraient identifier trop précisément les informations qu’il partage, mais ce n’est pas bien important. De mon côté, je ne cache pas grand-chose, à son étonnement parfois ponctué d’un rire amusé. Il ne cherche pas à soutirer des infos, il écoute juste ce que je raconte. Je n’ai jamais été amateur des secrets sur mes aventures, à quelques exceptions qui concernent l’Histoire Oubliée. Le reste, je m’en cogne. Il sait où j’ai attaqué la Marine et comment, le Colonel à qui j’ai dessiné des teubs sur le visage pendant qu’il dormait, histoire de le défier pour la bataille du lendemain. Les mafieux qu’on a démoli avec deux civils voulant jouer les héros, juste à temps pour empêcher un attentat sur Logue Town.

La conversation dérive sur tout et sur rien, quand on se met à l’entendre. Le grondement, comme un lointain orage. Orme s’assombrit un peu, mais poursuit la route. Le dédale n’est plus si hasardeux à présent. On veille à se rapprocher du son. Plus il s’amplifie, plus je comprends. Orme finit par s’arrêter.

Je ne peux pas aller plus loin. C’est trop tôt.

Je le jauge. Orme n’est pas une couille-molle, c’est un homme détruit. Je sais quand il faut pousser un zig et quand il atteint ses limites. Ce n’est pas de la trouille qui le freine, c’est de la certitude. Il n’est réellement pas prêt. Je ne peux pas le forcer à m’accompagner. Mais je sais que, si je le laisse, il va à nouveau se perdre. Le labyrinthe, qu’il soit réellement mystique ou jouet de petits rigolos fans de farces, agit comme un palais de glaces. La complexité n’est pas tant dans le fait de pouvoir se repérer ou avancer. C’est surtout qu’il se transforme pour toujours brouiller les pistes. Si je perds Orme de vue, je ne le retrouverai peut-être pas. Pourtant, je ne peux pas rester là. Il faut que j’aille à la rencontre de la source du grondement.

Je comprends. Je vais y aller, perso.

C’est normal. Si tu en viens à rebrousser chemin, je t’attendrai ici.

Ouais, à propos…

J’effile un bout de ma cape avec la serre et lui tend la laine.

Si je dois revenir en hâte, ça serait bien que je ne te cherche pas partout. Garde bien le fil en main. Je vais m’en servir comme repère pour mon retour.

Orme accepte en saluant l’idée. Je le vois triturer la laine rose et l’enroule autour de son poignet pour être sûr de ne pas la paumer. Je ne m’inquiète pas pour la solidité du textile. C’est pensé pour résister à plein de choses, des frottements à des angles de murailles compris. J’espère juste qu’un lutin ne la coupera pas, mais bon, suis pas omnipotent. Je le salue d’une tape sur l’épaule et me mets en route. Maintenant que j’en suis éloigné et que la légère brume présente dans cette île s’épaissit, je peux le dire : je reconnais ce bruit. Je ne l’ai pas dit à Ormiquettes pour ne pas l’inquiéter, mais ce genre de grognement m’a été assez familier. C’est marrant de l’entendre ici et ça me fait même douter de la réalité de sa présence. Pourtant, plus j’avance, plus ça semble tangible. Il y a effectivement au centre de l’île un truc énorme, issu de temps immémoriaux.


Dernière édition par Minos le Mer 23 Nov - 18:12, édité 1 fois
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Mar 22 Nov - 22:54
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Malgré la fumée, je vois le monstre. Du moins, son œil qui me fixe en clignant, d’une hauteur qu’un mur d’une centaine de mètres rendait nécessaire à la captivité. La paupière est horizontale, lourde, si lourde qu’elle me ventile le corps à chaque battement, rapide et régulier. Le décor de pierre a cédé place, aux abords de la niche, à une haie de laurier coupé avec la précision d’une lame d’air. Le mur végétal apparaît et disparaît devant moi, comme une porte coulissante me séparant du monstre tant redouté d’Orme. Chaque passage du feuillage charrie brume et sons caverneux pour diffuser son écran dans les autres couloirs. Je pourrais passer cette porte. Les battements sont rapides, mais un homme pressé peut traverser l’obstacle. Seulement, mon fil me reliant à Orme ne tiendrait pas le couperet. Si je veux traverser, je dois stopper la rotation de cette couronne. J’avance et oppose ma main au laurier. Il butte contre moi, me fait glisser, mais je campe. Avec un capharnaüm digne d’un hurlement de géant d’acier, la barrière se stoppe. Bien vite, la fumée retombe. L’oeil rouge du phare apparaît, puis son pied unique enfoncé au centre de cette place centrale. Les toits de maisons désertées poussent de l’ouate qui se dissipe. Une d’elle, pourtant, est éclairée. Une petite silhouette habillée d’un coupe-vent rouge en sort et me crie, d’une voix d’enfant.

Attendez ! Je vous ouvre.

La petite chose humanoïde court jusqu’à un levier plus grand qu’elle. Elle le pousse, gémit d’effort et, dès le basculement, la haie cesse de tenter de m’emporter dans sa révolution. Les grincements de mécanismes sous nos pieds se calment. La cour se dégage enfin complètement, aidée par une structure pensée pour voler aux cieux leurs courants d’air et les laisser tourbillonner ici, où les moulins à vents alimentent je-ne-sais-quoi et où des taques d’égouts expulsent une épaisse fumée que la haie ventile dès que son barrage suffit à lui faire gagner en hauteur. Toute cette brume qui nappe le labyrinthe est le résultat de ce mécanisme gigantesque. Voilà ce que j’avais identifié. C’est le genre de technologie qu’on pense moderne en surface, mais qui existe depuis plus loin que nos mémoires. Ceux qui ont bricolé cette machine à fumée et le labyrinthe modulable qui l’entoure se sont vraiment fait chier pour leur attraction.

La petite me fait signe d’approcher en retournant vers sa cabane coiffée d’un moulin. Le fil ne risque plus rien, alors je continue de découdre ma cape en parcourant la distance qui me sépare de la porte en bois qu’elle me tient en souriant, de ce visage éclairée auquel une dent de lait a fait défaut il y a peu.

Bonjour ! Je m’appelle Yura, fille de Gakuren. Entrez ! Je faisais du chocolat.


Je tiens la porte et passe le fil en-dessous avant de la fermer. Le vent geignard continue de gronder dehors. Je reste entre la sortie et la petite, par prudence. Impossible de me tenir debout, alors que m’assieds à même le sol et observe l’unique pièce du foyer. Sur les planches murales, il y a des dessins d’enfant, du matériel de voyage, un rideau séparant une bassine des autres emplacements. Au sol, deux sacs de couchage blottis au fond, deux étagères remplies de livres, une malle de voyage et une petite table pliable avec une chocolatière. Yura en remue l’intérieur au moyen d’un petit pilon de bois.  

Je vous sers un chocolat monsieur ? Il n’est pas très sucré, mais il y a du sucre là, dit-elle en désignant le pot en fer, près des tasses en étain.

Non merci. Si t’as du vin, par contre…

Désolée, s’excuse-t-elle avec engouement. Je croise les bras et l’observe. Loin d’être dérangée, la gamine soulève la table et la rapproche de moi, puis m’imite en prenant place sur un coussin. Elle me montre fièrement le chocolat qu’elle verse dans sa chope en étain. Avant de se prendre un torticolis, elle penche la bouche au-dessus du breuvage et souffle en goûtant ponctuellement de petites gorgées.

Papa aura peut-être du vin. Moi, il m’interdit d’en servir. Comment vous vous appelez monsieur ? Vous êtes un géant ?

Elle me vouvoie et gesticule comme une enfant à qui on a fait faire la formation de bonnes manières. Je lui réponds que je suis humain et qu’elle peut m’appeler Minos, puis me tutoyer.

Mon papa préfère que je vouvoie les étrangers. C’est grossier de dire étranger ?

Si t’as pas de pétoire en main, pas forcément.

Elle ne comprend pas. Je lui fais signe de la main de laisser tomber.

Et toi et ton père, vous êtes qui ? Et vous faites quoi dans cet endroit ?

On surveille le labyrinthe. Attendez !


Yura bondit de son coussin et retire un dessin du mur pour me le tendre. Je l’inspecte. Ce que je pensais être un œil prend tout son sens. Je devine dans les traits d’un esprit d’enfant la sclère faite de galets blancs, l’iris de pierre et, enfin, l’endroit où nous somme : la pupille rouge. Vue de l’espace, l’île est un œil éclos au milieu de l’océan.

Thésée-vous !  Spike_10

Ca n’explique toujours pas ce ciel noir quand on se balade au sommet du mur, mais je comprends déjà mieux l’idée de l’endroit. Je rends le dessin à la petite.

Très joli. Tu as oublié la pointe du phare au centre de l’oeil.

On ne la voit pas d’en-haut ! Parfois, la lumière devient très forte et se voit de l’extérieur. C’est pour guider les bateaux. Mais je préfère dessiner quand c’est comme ça.

Tu sais beaucoup de choses.

Je lis beaucoup ! Même que papa me laisse lire ce que je veux ici. Il m’a dit que vous étiez là. Il a dit « tu peux être tranquille avec le géant monsieur tout rose, il est gentil.

Il a dit ça ? Confiant, le daron !

Mais vous êtes gentil ?


Hmm. Je suppose...

Elle doute et file épingler son dessin pour aller chercher un ouvrage dans un des rayons. Elle le feuillette et me montre une écriture que je ne peux lire, mais qu’heureusement elle me résume.

Ca dit que vous êtes quelqu’un qui se bat pour les autres et que vous êtes un roi. Vous avez déjà fait de vilaines choses, mais envers des méchants. Papa dit que ça va quand on punit des vilains. Ici, il est dit que vous avez le droit d’entrer et sortir du labyrinthe. Vous êtes un ami des mythes.

Un ami des mites ? que j’essaye de capter, sans trop faire attention à son bavardage sur le bien et le mal. J’ai pas d’ami papillon, t’es sûre que sais lire ?

Ben oui ! C’est là !

Ouais ouais, c’est bon, je te crois !que je fais en repoussant presque son bouquin tendu à bout de bras vers ma trogne d’illettré des surfaces.

Tu peux quand même m’en dire plus ? C’est assez « étranger » pour moi.

Je retrouve ce que dit le livre. Elle feuillette vers le début de l’ouvrage.

Spike veut que le labyrinthe soit assez solide pour résister à une attaque de pirates, comme aux investi..investigations...investigations du gouvernement. Le labyrinthe sera haut et ses murs mobiles. Il pourra perdre même le meilleur explorateur et sera plongé dans du brouillard pour perdre les sens. Des médecins pourront apporter des animaux pour garder les lieux. On pourra aussi y faire des expériences sur des cob...cobeilles.

Cobayes.

Sur des cobayes, merci, afin de créer des monstres uniques. Ces derniers seront revendus ou dressés.

Elle referme le livre.

D’accord ! Mais je ne comprends toujours pas comment vous décidez qui se fait perdre et qui peut arriver ici.

L’ami des mythes ! Mon papa, il dit ceci : Les adultes, ils perdent leur imagination en grandissant. Ils ne croient plus aux fantôme, à Noël, à l’importance des mythes et tout ça et ça les rend plus bêtes et moins forts en imagination. Il dit qu’un pays qui a oublié ses mythes va mourir bientôt. L’île de Spike, elle fabrique des mythes, pour sauver des adultes et qu’ils continuent de croire. C’est un endroit pour les gentils.

Je l’écoute en hochant malgré moi la tête. Mon peuple est fondé sur la croyance. On ne pense pas que les dieux sont réels, mais on sait qu’ils sont vrais. Comme un conte qui forme un enfant à une forme d’éthique, de sagesse ou de sensibilité à l’univers par une conscience hyperbolique des choses est vrai, puisqu’il a un impacte. En surface, je vois les gens vulgariser la foi en « si c’est inexpliqué, c’est que c’est un fruit du démon ». Et c’est tout. Soit ils veulent démentir le conte, soit ils ne lui offrent aucune importance sur leur vie. Le concret seul compte, au détriment du reste. La labyrinthe de Spike, c’est une lettre d’amour à ceux qui veulent continuer de s’éduquer par les histoires, à offrir aux simples un conte et aux sages les lectures qu’ils impliquent. Si c’est en ça que Yura et son père croient, alors il est normal qu’ils ne me voient pas en ennemi. Je suis, de par ma nature de descendant de peuple légendaire, une chose vraie, qu’importe si elle est réelle ou non.

Merci pour la lecture, Yura. Excuse-moi auprès de ton père, mais je n’ai plus besoin de l’attendre.

Vous voulez aller dans la ville souterraine ?


J’apprends son existence sans qu’elle me surprenne. Une question me vient, comme glissée sous la porte.

Si je m’y rends, le fil rose sera coupé je suppose. Il devient quoi, mon pote dehors ?

Je ne sais pas. Enfin, oui le fil sera coupé à cause de la porte. Mais pour le vilain espion, je ne sais pas. Papa n’a rien dit.


Pas besoin de réfléchir dans ces conditions. Je ne suis pas le genre de zig qui hésite à laisser crever ou non un allié, même si on me veut du bien ailleurs. Je me délie les bras et me prépare à partir. Je quitterai cette place, remonterai le fil jusqu’à Orme et l’évacuerai d’ici.

J’aimerais que tu prennes une feuille, de quoi écrire et que tu copies les mots que je vais te dicter pour ton papa. S’il y a des fautes, il t’aidera à corriger.

Cher Gakuren,

Tout d’abord, je vous félicite pour l’éducation prodiguée à votre fille. Yura a été une hôte exemplaire et j’aurai plaisir à la recroiser un jour. Toutefois, elle n’est pas le sujet de ce message.

Je vais reprendre la route et exfiltrer l’agent du Cipher Pol en dehors du labyrinthe. Je comprends les raisons de l’avoir piégé ici, tout comme je comprends les tourments qu’il a endurés pour saper ses certitudes. Mais ça suffit. Vous l’avez torturé pendant un long moment, mais il ne s’est pas donné la mort. Vous l’avez opposé à moi, mais son cœur continue de battre. Je pense qu’il est temps de lui montrer un peu plus d’égards. Je vais donc m’employer à le faire quitter cet endroit. Vous pouvez m’y aider, rester neutre ou faire obstacle. Mais je vais revenir et j’accomplirai ma mission.

En revanche, je laisserai le mythe planer dans son esprit. Si des gens ont à cœur de préserver les légendes, les légendes doivent parfois, elles aussi, préserver les gens. Orme croira ou ne croira plus une fois dehors. Ce sera entre lui et lui-même. En attendant, je désire mettre fin à l’expérience le concernant et le rendre au monde libre.

Inutile de dire que je ne trahirai pas les secrets de cette île. Je n’ai aucun intérêt à saborder des rêveurs. Bien que ne vous connaissant pas, je vous respecte et, plus encore, je respecte votre travail. Quant à moi, je sortirai d’ici et reprendrai la route vers la prochaine île car il me faut, moi aussi, retourner chez moi.

Mes amitiés à Spike, s’il existe. Signé : Minos.


Dernière édition par Minos le Mer 23 Nov - 18:35, édité 1 fois
Kyo
Maître kebabier
Mar 22 Nov - 23:22
Kyo
Kyo
Kyo

Feuille de personnage
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Kyo

Portez tous des TN ! (Post MJ)


« Si tu vois la vie en rose ici frère, t’abuses des hallucinogènes ! Tema ce taudis de rat. C’pas un Empereur qu’on envahit, c’est un Rongeur j’ai juré ! » poussa avec hargne l’un des deux intrus qui s’étaient aventurés de nuit dans le terrifiant labyrinthe qui faisait la réputation de Spike Island.

« C’pas mystique, juste ça pue et c’est mort la-d’dans. On va amener un peu d’vie dans ces couloirs de morts ! » répliqua l’homme dont la chevelure taillée en banane, visible même dans les profondeurs abyssales de ce labyrinthe.

Sur leurs skates et vêtus de « survets » ainsi que des fameuses TN portés à leurs pieds, le duo d’inconnus au bataillon s’aventurait bien plus loin et bien plus vite que les autres visiteurs de ce dédale sombre et à l’image de l’esprit tordu de l’Empereur Tontatta. Sans crier gare, leurs chemins se séparèrent afin de mettre en place le prélude d’un plan machiavélique pleinement conçu par des résidents de Lacoste, pour des gens de Lacoste et qui avait le potentiel de rendre tout ce qui était « naze », complètement délirant et à la pointe de la punchline TN !

Agissant dans l’ombre, les résidents ou égarés de cet enfer mystique purent entendre le silence de ce lieu être rompu tandis que le bruit caractéristique d’une bombe à peinture fusait ici et là, à travers chaque recoin de cet enfer où la couleur et le confort ne passait pas.

En moins d’une heure, la quasi-totalité des murs étaient tagués « TN » à base de punchlines destinées au nain plus petit qu'un radis, tandis que d’autres arboraient des bites et des couilles parfaitement représentées par un Maître d’art en pleine expression artistique. Le quatrième mur scanderait le nom légendaire de Picasso et ses inventions anarchiques couchées sur toile, d’un flow ininterrompu et inégalé au pinceau.

Ces murs-là quant à eux montraient à la lumière de la lune ces « flèches » qui avaient un double sens : Humilier Spike pendant son absence en souillant par l’art de rue ses idées archaïques et superflues, et montrer ouvertement aux êtres qui iraient dans le sens montré par le gland, chacun dessiné au mur et à des endroits différents, la sortie véritable de cette épreuve !

Avançant plus profondément au cœur voilé d’un noir d’ébène, là où la lumière ne passait que trop peu, c’est sur un géant et un être ressemblant à un humain que se posa l'Observation de l’artiste. L’un semblait rester en place, mais l’autre commençait à bouger et rien ne lui inspirait assez confiance pour s’en approcher davantage. Taguant un énième « indice », c’est au pied de cette dernière indication colorée que deux skates prirent racine, alors que le voyou lui s’évanouissait dans l’ombre, retournant à pieds vers ses plans initiaux.

Petite note:

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