Minos
Ven 28 Oct - 19:55
Feuille de personnage
Dorikis: 16950
FDD/ Armes: Minos
Berrys:
Réputation: -650
Influence: -450
Localisation:
Notre navire perd la superbe de ses voiles roses en pénétrant dans une purée sombre comme une pizza de trottoir, vomie par un random qui a croqué comme par hasard dans un logia du volcan alors qu’il n’avait paaaas du tout l’intention de devenir une grosse saloperie intuable. Cette mélasse éthérée, elle n’est pas grasse comme la cendre, pas étouffante comme la poussière de roche et pas non plus volatile comme un sable noir balayé par les vents. Je te dirais même que ça ne nous dégueulasse pas les fringues ni ne nous rend coupables de blackfaces. C'est juste bre-som. Comme les idées d'un ado gothique émo – pléonasme - qui choisit d'étendre ses états d'âme sur un journal où les cinq premières pages ont été dédiées à la calligraphie d'épines de roses et de recueils de poèmes d’un fragile anémique de Tarlaisia. Sombre comme un mec chiant qui ne dit rien dans un bar, pourtant en liesse, et qui boit les yeux fermés en attendant que des malabars viennent lui chercher des noises. Suite à quoi, notre héros ténébreux prévient les quidams de ne pas le chercher, soulignant dans ses silences charismatiques et son attitude débonnaire qu'il a du vécu, que ses cinquante kilos de téteur de salades pourraient se mouvoir en une fulgurance vengeresse et irréversible. Il y a toujours un taiseux dans un bar qui se fait emmerder par trois mecs bourrés en demande de ratonnade. Je le sais parce que, ces malabars, c’est souvent moi. Pour un Shanks qui épate des chiards de bleds paumés, t’as cinquante péteux qui finissent dans une poubelle. Fallait boire, mon pote !
Bref, fait noir comme dans le cul d'un Homme-poisson des abysses ! Je suis habitué à l'obscurité. Je te dirais même que j'y suis plus à l'aise qu'en plein cagnard. Mais là, l'avantage d’être un enfant des souterrains ne joue pas. C'pas un vrai noir obscur de caverne, c'est une brume translucide, un gaz ambiant qui teint l'azote sans rien déranger d'autre. On se croirait à une animation d'halloween, mais j'ai rasé trop de poils ce matin pour que la barbe se hérisse et que je sois recevable à ce banquet de tondus.
Mon équipage ne frémit pas. L'est juste attentif, ce que serait tout être qui n'est pas trop con à la bordée de ce monde ancestral que les surfaciens appellent Nouveau Monde. On guette plus une zone où amarrer qu'un démon ailé aux idées belliqueuses, à deux gnons de finir en hors d’œuvre du jour. On trouve. T'as un vieux ponton de bois vermoulu, rongé par la mousse et l'humidité. Les cordes en étranglent quelques bites - ce n'est pas sale - et l'ancre libérée brise une roche perdue dans les âges d'une eau confuse, à la limite de recracher ce qu'on y enfonce. Le bâtiment se stabilise. Je charge un groupe de rester à bord, au cas où le bois ne tiendrait pas, et mets pied à terre sur des roches lisses et blanchies comme des coquilles d’œufs.
On y progresse avec une escouade composée de quelques géants, deux humains un peu plus ingénieurs que les porte-haches et un homme-poisson. Les petits se tiennent sur les épaules d'un des grands, le poiscaille me sert d’escorte. Avec lui, on avance en tête jusqu’à ce que les galets calcifiés s’écrasent en écume de perles contre un bloc de pierre planté sur tout le fond du décor devant nous. Une voix ronde comme un appel de phare me chatouille le dos quand un de mes droogies se met à penser tout haut.
"C'est bien ici Valhalla ?
- Où d'autre veux-tu qu'on soit, reproche un autre géant ? On a navigué toute la semaine."
Sûr que Valhalla, c'était la destination rêvée. Des géants, des bestioles, des banquets et de la baston ! De quoi se détendre un peu et faire bombance. Puis, boire un coup aussi. Ils te font de ces vins du pays, dans des crânes de rhino ! Et les menus sont copieux. C'était sympa, la route de tous les périls, mais faudrait la rebaptiser la route de toutes les carences. L'habitant te servait trop souvent un agneau comme s'il te faisait un cadeau. On faisait bonne figure, parce qu'on n'est pas des malpropres, mais sérieusement rien ne vaut la boustifaille façon grattes-ciel à patounes. Même encore chasser, je n’ai rien contre, pourvu qu’on chasse gros gibier.
J’ai beau être d’un naturel enthousiaste, le doute s’installe. Je sens presque l'odeur de la déception, à défaut de celle du graillon. L’énorme mur qui nous bloque l’avancée est empilé d’une rigueur mathématique de briques en ardoise. C'est froid et verni à l'eau de mer. Et grand...plus grand qu'un homme, fut-il géant. Après un instant de contemplation sans plaisir particulier, je me tourne vers mon équipe.
Si on n'était pas sur l'île des géants, se seraient pas emmerdés à construire mastoc. Doit y avoir une porte de forteresse quelque part...
- Au pire, on entre par le mur ?
Je lève la tête sur un des zigs avec ma tête des lundis. Il comprend qu'il a dit une connerie, même s'il ignore laquelle. Je tâche de rester calme et explique, comme un père aimant.
Si une seule tête de con s'avise d'abîmer ce mur, il le reconstruit avec son sang et ses orteils. Non mais vous vous croyez où là ? Chez des pirates ? Ce truc est sans doute là pour une bonne raison et on ne va pas vexer l'habitant en l'empêchant de prendre son déjeuner tous les jours avec sa vue bien uniforme sur des briques grises. On doit la jouer fine.
Le message est passé. Je les fixe un à un: pas de contestation. La marche reprend donc, par le flanc gauche. On va bien finir par tomber sur un pêcheur, un garde-côte ou une sirène à poil, toute occupée à perdre son bronzage sur la plage !
Dernière édition par Minos le Mer 23 Nov - 17:28, édité 5 fois
Bref, fait noir comme dans le cul d'un Homme-poisson des abysses ! Je suis habitué à l'obscurité. Je te dirais même que j'y suis plus à l'aise qu'en plein cagnard. Mais là, l'avantage d’être un enfant des souterrains ne joue pas. C'pas un vrai noir obscur de caverne, c'est une brume translucide, un gaz ambiant qui teint l'azote sans rien déranger d'autre. On se croirait à une animation d'halloween, mais j'ai rasé trop de poils ce matin pour que la barbe se hérisse et que je sois recevable à ce banquet de tondus.
Mon équipage ne frémit pas. L'est juste attentif, ce que serait tout être qui n'est pas trop con à la bordée de ce monde ancestral que les surfaciens appellent Nouveau Monde. On guette plus une zone où amarrer qu'un démon ailé aux idées belliqueuses, à deux gnons de finir en hors d’œuvre du jour. On trouve. T'as un vieux ponton de bois vermoulu, rongé par la mousse et l'humidité. Les cordes en étranglent quelques bites - ce n'est pas sale - et l'ancre libérée brise une roche perdue dans les âges d'une eau confuse, à la limite de recracher ce qu'on y enfonce. Le bâtiment se stabilise. Je charge un groupe de rester à bord, au cas où le bois ne tiendrait pas, et mets pied à terre sur des roches lisses et blanchies comme des coquilles d’œufs.
On y progresse avec une escouade composée de quelques géants, deux humains un peu plus ingénieurs que les porte-haches et un homme-poisson. Les petits se tiennent sur les épaules d'un des grands, le poiscaille me sert d’escorte. Avec lui, on avance en tête jusqu’à ce que les galets calcifiés s’écrasent en écume de perles contre un bloc de pierre planté sur tout le fond du décor devant nous. Une voix ronde comme un appel de phare me chatouille le dos quand un de mes droogies se met à penser tout haut.
"C'est bien ici Valhalla ?
- Où d'autre veux-tu qu'on soit, reproche un autre géant ? On a navigué toute la semaine."
Sûr que Valhalla, c'était la destination rêvée. Des géants, des bestioles, des banquets et de la baston ! De quoi se détendre un peu et faire bombance. Puis, boire un coup aussi. Ils te font de ces vins du pays, dans des crânes de rhino ! Et les menus sont copieux. C'était sympa, la route de tous les périls, mais faudrait la rebaptiser la route de toutes les carences. L'habitant te servait trop souvent un agneau comme s'il te faisait un cadeau. On faisait bonne figure, parce qu'on n'est pas des malpropres, mais sérieusement rien ne vaut la boustifaille façon grattes-ciel à patounes. Même encore chasser, je n’ai rien contre, pourvu qu’on chasse gros gibier.
J’ai beau être d’un naturel enthousiaste, le doute s’installe. Je sens presque l'odeur de la déception, à défaut de celle du graillon. L’énorme mur qui nous bloque l’avancée est empilé d’une rigueur mathématique de briques en ardoise. C'est froid et verni à l'eau de mer. Et grand...plus grand qu'un homme, fut-il géant. Après un instant de contemplation sans plaisir particulier, je me tourne vers mon équipe.
Si on n'était pas sur l'île des géants, se seraient pas emmerdés à construire mastoc. Doit y avoir une porte de forteresse quelque part...
- Au pire, on entre par le mur ?
Je lève la tête sur un des zigs avec ma tête des lundis. Il comprend qu'il a dit une connerie, même s'il ignore laquelle. Je tâche de rester calme et explique, comme un père aimant.
Si une seule tête de con s'avise d'abîmer ce mur, il le reconstruit avec son sang et ses orteils. Non mais vous vous croyez où là ? Chez des pirates ? Ce truc est sans doute là pour une bonne raison et on ne va pas vexer l'habitant en l'empêchant de prendre son déjeuner tous les jours avec sa vue bien uniforme sur des briques grises. On doit la jouer fine.
Le message est passé. Je les fixe un à un: pas de contestation. La marche reprend donc, par le flanc gauche. On va bien finir par tomber sur un pêcheur, un garde-côte ou une sirène à poil, toute occupée à perdre son bronzage sur la plage !
Dernière édition par Minos le Mer 23 Nov - 17:28, édité 5 fois