Mes nouveaux acolytes (solo)

C’est pour cela que j’ai suivi cette bande de joyeux lurons, à la base, car j’ai souhaité me rendre à Ecumexy, berceau des explorateurs et autres chasseurs de trésors. Si ce n’est par bateau, j’aurai bien pu y aller par un train des mers, au vu de sa grande gare, mais j’ai toujours préféré les navires. Ile de richesses, de promesses et d’espoir, elle a vu renaître depuis déjà plusieurs années, une recrudescence de la violence, enlevant rapidement son caractère touristique dont elle devrait pouvoir profiter. Avant que je n'aille en prison, je me souviens que mon capitaine craignait ses deux dirigeants, un explorateur et un homme poisson. Je ne saurai pas dire pourquoi, mais c’est une information que j’aimerais bien avoir d’ailleurs durant notre séjour sur cette île.

Les événements qui ont suivi ma sortie de prison, nul besoin de les rappeler, Dressrosa, Valhalla, le vieux rabougris qui m’a forcé à sortir les griffes et à montrer un visage que je m’étais promis de garder secret. Cependant, c’est après ce dernier événement que je me suis juré de les protéger, de rester auprès d’eux, même si pour cela, je devais redevenir l’être maléfique que j’ai pu être par le passé, mais ce n’est sans compter sans mon ange gardien, ma perle rare, mon émeraude. Et c’est ici, logiquement, que je devrai pouvoir la retrouver, ma petite sœur, Alita. J’irais à ce moment-là lui proposer de se joindre à notre grande aventure, car ensemble, nous serons assez forts pour la protéger.

C’est dans cet objectif que je me suis aventuré, équipé d’un long manteau noir et d’un masque de la même couleur, afin de me faire discret, après la photo prise et envoyée par le dénommer Taka de notre équipage atypique. Je n’ai pas mis longtemps à entendre parler de technologies de pointe inventées et créées, inconnus sur les autres îles. Plus précisément, comme je m’en serais douté, je me suis dirigé vers la clinique la plus proche à la surface de l’île, bien sûr, où j’ai pu interroger les infirmières présentes pour en savoir davantage sur leur provenance, remarquant rapidement la signature typique de ma jeune amie.

Voyageant entre les couloirs, j’ai appris qu’un vieil homme venait de temps en temps raconter des histoires et apporter des cadeaux faits main aux enfants hospitalisés. J’ai eu envie de le rencontrer, peut-être dans l’espoir de revoir mon bienfaiteur. Cependant, à mon arrivée au petit salon, où il s’y trouve, je n’ai vu qu’un vieux gâteux racontant une vie passée bien trop extravagante, parlant de géants, de guerriers en armure, de châteaux, de dragons, de magiciens, et autres folies encore. Un bon conteur d’histoires, par contre, sans aucun doute.

Ce moment de plaisir enfantin, ayant été surpris à me trouver une chaise pour m’asseoir et écouter la suite de son histoire sur un pays merveilleux entourer de nuages et de montagnes faites en or pur, des fontaines de chocolat, et autres fantaisies à peine imaginable. Ce moment fut rapidement écourté lorsque des cris d’une jeune femme se font entendre un peu plus loin dans un couloir annexe. Mon regard se porte dans cette direction. Il s’agit d’une jeune infirmière qu’un vieil homme en costume noir venait de frapper et de faire tomber au sol, il est en train de l’insulter pour une maladresse dont elle serait apparemment coupable.

Mon instinct protecteur me porte vers cette jeune femme, une vapeur froide s’échappe de mes bras, mes poings changent rapidement de couleur. Mon élan est coupé contre toute attente par le vieil homme encore assis à plusieurs mètres de moi il y quelques instants à peine. Il vient de me frapper les mains avec sa canne en bois. La douleur est intense, cela me ramène rapidement à la réalité. Une douleur profonde, que j’ai bien connue par le passé, un choc causé par du Haki de l’armement, sans aucun doute. De plus prêt, avec mes capacités de perception et mon nouveau monocle, je remarque rapidement son âge très avancé, bien plus que le vieux monstre que l’on avait croisé sur notre navire quelques jours auparavant. De plus, il semble doter d’une capacité perceptive poussée, ayant réussi à prévenir mon action à venir, assez rapide pour intervenir, assez fort pour me faire réellement, mal. Mon regard se durcit et un regard hébété, presque trop amical et trop inoffensif m’est adressé en retour.

Il ne dit rien et m’attrape le bras comme pour me guider, me tapotant celui-ci comme pour me remercier de ma gentillesse ou m’indiquer de me calmer. C’est ensuite qu’il m’accompagne jusqu’à une chambre un peu plus loin, à l’opposé des hommes costumés. À l’intérieur, il y a un drôle de personnage costumé et une jeune demoiselle en tenue d’infirmière, avec une grande mallette. Ils sont surpris de notre arrivée, mais pas tant que moi, puisque je commence tout juste à comprendre ce qui vient de se passer.

En me remémorant la confrontation entre la jeune infirmière du couloir et les deux types en costumes, ils semblaient se diriger dans cette direction à la base. L’intervention de la jeune demoiselle a fait gagner du temps au grand bonhomme qui donnait des ordres et autres consignes à ce qui semblait être son acolyte, la petite infirmière à la grande mallette.

Le couloir commence à grouiller d’individus, les étages inférieurs et supérieurs aussi. Cependant, par chance, nous nous trouvons au troisième étage et personne ne semble se préoccuper de l’extérieur, persuadé que ceux qu’ils recherchent sont à l’intérieur du bâtiment et doivent apparemment simplement surveiller les entrées et sorties au rez-de-chaussée de la petite clinique.

Ma respiration ralentit, je fais en sorte que le vieil homme me lâche le bras pour sa sécurité à venir. La fenêtre donnant sur une petite ruelle, il y a de l’autre côté, à quelques mètres, un vieux bâtiment en contre bas. Mon regard se porte sur les extérieurs, l’air de la pièce se rafraîchit énormément et un toboggan de glace est créé, menant directement à un balcon du bâtiment voisin où l’on peut voir une porte-fenêtre ouverte. Le vieil homme leur fait signe d’y aller. Un hochement de la tête de leur part pour me remercier, je leur souris en réponse. Aussitôt partis, le toboggan de glace disparaît comme s’il n’a jamais existé, aidé par le climat estival de l’île.

Peu de temps après, nous sommes sortis de la pièce, le vieil homme de nouveau accroché à mon bras, s’aidant de sa canne de l’autre main pour marcher, nous n’avons pas de difficultés à esquiver les hommes en costume noir. Les paroles du vieil homme, parfois, semblent vouloir dire quelque chose, ont un semblant de sens, mais aussitôt après, il parle d’un volcan endormi, de deux monstres cracheurs de feu qui sont le gardien de la salle au trésor, de quoi me donner mal à la tête si j’essaye de comprendre ce qu’il me dit. Lorsque j’essaie de m’en séparer, lui expliquant que je recherche quelqu’un de très cher, le remerciant de m’avoir empêché de faire une bêtise plus tôt, il décide de me mettre un coup de canne, que je n’ai encore pas pu voir venir et qui fait toujours aussi mal, mais cette fois-ci, dans les jambes.

« Tut tut tut… Imbécile ! Quelle impatience chez les jeunes ! Gamin, on me nomme Santa… T’as besoin de revoir tes appuis, tes réflexes sont bons, mais pas assez. Je vais devoir t’enseigner les bases, ce n’est pas possible si tu souhaites survivre… Malgré ce que t’essayes de faire croire, tu sens le sang, t’essaye même de t’en cacher, quelle idiotie, assumes plutôt… Viens avec moi, allons au port, t’auras une surprise… T’as déjà entendu parler d’une baleine à corne qui parlerait dans ta tête ? Et sinon l’autre jour… »

Le voilà qui repart dans une nouvelle histoire farfelue, mon audition se ferme à cela. Je dois réfléchir à la situation. Je n’ai rien à perdre, rien à craindre, je décide de me séparer de ma cape noire et de mon masque. Nous voilà au départ d’une nouvelle aventure dans les ruelles de la ville terrestre.