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L’amour quelle faiblesse!

L’amour est la plus sordide des armes, même le gros bill n’est pas à l’abris. Et oui, il a beau faire son intéressant avec sa belle armure qui brille et empeste la classe, mais le problème quand on est quelqu’un de son gabarit c’est que la plus petite des failles dans sa coquille peut facilement être exploité par un adversaire de plus petite taille. Dans le cas présent, les trous de narines allaient faire parfaitement l’affaire. William a bien vu la flèche brillante lui transpercer le pif. Il a réagit de la même façon que n’importe qui en réalisant qu’une flèche siffle en direction de son visage, c’est-à-dire : balayer les bras dans tous les sens, reculer en poussant un cris très peu virile et trébucher sur ses propres pied et s’écraser au sol avec la grâce d’un papillon en marbre sculpté par un aveugle.

Les yeux croisés, le géant regarde le bout de son pif, le fait tressaillir doucement pour s’assurer de sa corporalité. Alors qu’il repose à plat ventre, étonné d’encore avoir un nez fonctionnel, il décroise son regard et devant lui, une apparition, une merveilleuse créature, ses longs cheveux d’or qui flottaient au vent, ses traits tout droit sortis d’un roman d’amour guimauve (Que Gros Bill ne lit que pour s’assurer qu’il déteste), le tout délicatement enveloppé dans une légères robe d’été. Les joues du géants, dissimulées sous son armure, s’empourprent, il bredouille. C’était ça un coup de foudre? Dans les milliers de tomes qu’il lit avec avidité et qu’il hait du plus profond de son âme de guerrier, il imaginer le coup de foudre comme… Quelque chose d’électrique, ou une chute vertigineuse (d’où l’expression, tomber en amour et que par principe, si t’es un géant toutes tes chutes sont vertigineuses, sinon c’est vraiment la loose). Mais une flèche entre les yeux? C’était donc ça que voulait dire son père, éternel romantique de son état, lorsqu’il mentionnait que l’amour c’était plus facile avec un coup dans le nez?

La jeune femme était sans voix. Elle n’osait pas parler. Une réaction on ne peut plus ordinaire, lorsqu’un mec de 9 mètres s’étale devant toi il y a de quoi paniquer, et cette réaction n’est qu’amplifier quand on est une tontata… Gros Bill était légèrement secoué, et avec ce casque il ne voit presque rien et a des difficultés de perspective. À ces yeux, parfaitement alignés avec l’horizon, Dori Kiki, ne mesurant qu’une trentaine de centimètres, pouvait autant être une fée à quelque pas de ses yeux, une humaine un peu plus loin, où encore une géante très loin, mais quelque part avant l’arrière-plan d’un extrême mauvais goût… Une autre brise, qui n’est rien de plus que le souffle du géant, complète le paysage d’une couverte de roman à l’eau de rose. Allez Gros Bill, tu es grand corsaire! Quand tu débarque sur un champ de batailles tout le monde a les chocottes, même ceux qui sont avec toi! Tu ne vas pas te laisser impressionner par la première jolie fille qui fait battre ton cœur. Gros Bill se relève d’une traitre, doit, fier et bombant le torse.

« Pardonnez-moi très chère, je ne vous avais pas vu! »

Il ne peut s’empêcher de mettre sa musculature en valeur… Bon… Avec l’armure ce n’était pas évidement à voir mais à l’aide de ses poses on peut facilement se l’imaginer. « Auriez-vous l’obligeance d’accepter de m’accompagner pour… Bouff… Mang… Boustifailler en ma compagnie? » Un mot avec beaucoup de syllabe, la classe!

Mais regardant enfin devant lui, il réalise que la gente demoiselle avait disparue, elle n’est ni a gauche, ni a droite… Il se gratte le casque, les échos de clous sur un tableaux noir déchire les tympans du colosse. Il n’avait pas imaginé cette histoire quand même? Alors que William questionne son existence, la tontata ne sait pas trop comment réagir. Il est vrai que cette pétasse de Lilly Putien ferait moins la maligne avec son copain de 70 centimètres si elle débarquait avec un géant… Elle escalade l’armure étincelante du gros bill et ce pose sur son épaulette, comme un grillon qui ne peut s’empêcher de juger tes moindres faits et gestes.

« Alors… Je ne dis pas non, mais avant j’aimerais que tu fasses quelques trucs pour moi… Je ne vais pas me laisser embarquer par le premier venu quand même! » Gros Bill ne pouvait pas refuser, bien que la caisse de résonnance créée par son casque donnât l’impression que la voix venait directement de sa tête. Mais l’intonation de la tontata soulevait des notes de miel, d’automne et d’autres éléments qui faisait rebondir la pomme d’adam du Gros Bill.
…
C’est en chemin vers la montagne la plus proche que Gros Bill fut stopper dans sa route par un homme poisson à poil qui lui faisait des avances. Il était touché, vraiment, et on ne lui avait jamais offert un rosier avec son beau morceau de marbre. Gros Bill est nostalgique, ça lui rappelle des vielles méthodes de dragues de géants qui consiste à planter des épées dans la pierre pour s’amuser… Et accidentellement foutre en l’air la politique de tout un tas d’île…

« Alors… Euh… Je suis vraiment désolé illustre étranger, je suis embarassé… » Grogne le monstre d’acier, les joints de son armure grincent d’un ton sombre alors que William se trémousse mal à l’aise dans son armure. « Mais mon cœur appartient déjà à une autre… » Ignorant qu’il avait affaire à une toute petite femme toujours perchée sur son épaule, Gros Bill pointe sa caboche, et, réalisant que ce n’était pas clair du tout, se permet d’expliquer ses pensées. « Vous voyez, je suis amoureux d’une voix dans ma tête qui me dit d’aller cueillir des fleurs et de siffler au sommet d’une montagne. Je crois que c’est ce qu’on appelle une muse… » Il scanne l’expression de son virile interlocuteur, du moins du mieux qu’il pouvait avec son masque de fer.

« … Non? »

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